Qui sont les Liseuses ?

Nées en 2011, unies par leur goût pour la littérature, les Liseuses de Bordeaux explorent l’actualité littéraire, commentent les livres et rencontrent les auteurs. Aujourd’hui composé de huit femmes et un homme, ce groupe de passionnés intervient également dans les bibliothèques, les librairies et autres lieux pour faire des lectures.

Nous contacter : lesliseusesdebordeaux@gmail.com
La presse parle de nous… c’est par ici

ISABELLE G.alias BABETH : Je prends toujours un livre avec l’envie qu’il me transporte, qu’il m’entraîne ailleurs mais pour au final reposer les pieds sur terre avec une richesse supplémentaire. Chaque livre est une façon d’avancer. Le lien qui me relie aux Liseuses de Bordeaux n’est pas de l’amitié. C’est de la sororité. Si je me lance dans un projet de lecture, de rencontre avec un auteur, je peux toujours compter sur les Liseuses. Cette solidarité est notre force et la raison de notre longévité. J’aime regarder le chemin parcouru depuis la création de l’association, j’ai un autre regard sur la littérature grâce aux liseuses de Bordeaux. Elles m’ont fait découvrir la littérature américaine (le choc à la lecture de My absolute darling de Gabriel Tallent, le plaisir de lire Pete Fromm ) et les polars nordiques. De mon côté, je leur ai fait découvrir des auteurs classés en jeunesse comme Gilles Abier ou des romancières comme Amandine Dhée ou Emmanuelle Bayamack-Tam. A la différence d’un journaliste, nous choisissons les auteurs que nous mettons en exergue, que ce soit pour animer une rencontre ou pour écrire un post sur le blog. Nous ne sommes pas sous influence mais libres de nos décisions ! Et c’est cette liberté qui me plaît chez les Liseuses de Bordeaux. Les articles de Babeth/Isa G. sont ici

ISABELLE D. : Je lis au fil du hasard. Je lis des livres prêtés par mes amis et par les Liseuses, de rares livres achetés en librairie, et des livres reçus en cadeau. J’ai beaucoup lu aussi en tant que jury de prix pour Lire en Poche, Le livre jeunesse Cultura, le Prix France Québec. Je lis également de nombreux livres dénichés dans les «boites à livres» de Bordeaux, de Cenon, de villages d’Ariège, d’Ardèche ou de Provence, au fil des randonnées. Les boites à livres sont des îles aux trésors où je me laisse surprendre : j’y trouve souvent exactement ce que je n’y cherchais pas, à cet endroit-là, ce jour-là.

Je lis pour comprendre (Kukum de Michel Jean sur l’histoire des autochtones du Québec), pour oublier (un bon polar de la collection Rivages noirs), pour me perdre dans la vie des autres (Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie), pour pleurer et pour rire (Le Dernier Rêve de la raison de Dmitri Lipskerov, excellent). Je lis parce que c’est vital ! Ce qui lie les Liseuses de Bordeaux, me semble-t-il, ce sont leurs différences. Elles sont fortes, elles sont enrichissantes.

Dans l’écriture aussi, c’est le partage que je préfère. En écrivant avec un ami sur Sérotonine de Houellebecq ou en interviewant le dessinateur Alfred avec Babeth, je vois l’occasion de préciser ma pensée et ainsi d’être plus juste. Et de m’amuser davantage. Les articles d’Isabelle sont ici

MARIE-FRANCE : Mon rapport à la lecture ? Il fut longtemps addictif. J’ai empilé les histoires avec gourmandise, comme autant de sources d’évasion.
La lecture, c’est un alunissage aux quatre coins de la terre, l’émergence d’un univers à des années-lumière de mon quotidien. Mais inversement, c’est aussi la mise en évidence de l’étrangeté du quotidien. A cet égard, les romans anglo-saxons ont été et restent encore mes préférés. Leur puissance narrative, leurs constructions romanesques m’ont souvent tenue en haleine.
La lecture, c’est aussi de subtiles rencontres : celle d’un mot, d’une expression, d’un passage, bref d’un texte  dont la justesse me frappe et me fait revenir sur lui.  Un retour à quelque chose d’oublié, d’enfoui en moi. S’instaurent alors des correspondances troublantes que seule, l’intuition peut  saisir et qui font de la lecture un pur ravissement. Des noms me viennent : Proust, Virginia Woolf, Nathalie Sarraute et bien d’autres encore…
Les articles de Marie-France sont ici

VERONIQUE

VÉRONIQUE : Pourquoi entrer chez les Liseuses ? Réponse possible : parce qu’aimer la littérature ne doit pas être un plaisir narcissique, parce qu’on trouve intérêt à partager ses goûts et ses réflexions et à entrer chez « l’autre ». Et puis aussi, pour reprendre le titre du livre nouvellement paru d’Antoine Compagnon  La Littérature çà paye, la littérature rapporte au lecteur. Elle lui transmet un savoir vivre au travers d’expériences lues, elle l’aide « à traverser la rue ».Tous les grands auteurs ont ce pouvoir sinon ils ne seraient pas de grands auteurs mais parmi ceux qui n’auront peut être pas droit à cette postérité, il y a aussi pour moi l’œuvre de Marie-Hèlène Lafon, de Pierre Michon, d’ Alice Ferney et tant de livres isolés dont la lecture illustre cette phrase d’Antoine Compagnon : « j’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas tant vivre la littérature comme si elle était la vraie vie que vivre sa vraie vie comme si elle était littérature »

Les articles de Véronique sont ici

FRANCE :FRANCE-BLOG

Lire fait surgir le sens, de ceux entraperçus puis échappés ou sur lesquels on n’aurait pas mis la main tout seul mais qui pourtant d’emblée résonnent. C’est se plonger dans l’existence au singulier et au pluriel, trouver en soi des perceptions, des intuitions, une sensibilité que l’on ne soupçonnait pas…

Lire, c’est dépasser la limite entre l’autre et soi, l’étranger et le familier, c’est élargir ou prolonger notre vision du monde, on ne sait plus.

Lire nous aide à éclairer tous les endroits où l’on n’est pas en capacité de porter le projecteur par soi-même.C’est ce qui fait de la lecture une richesse inépuisable et une activité essentielle à laquelle j’ai besoin de consacrer du temps. Parmi mes auteurs préférés, il y a Julien Gracq, Virginia Woolf, Carson McCullers, Haruki Murakami…

Les articles de France sont ici

PAULINE : S’il y a bien un objet omniprésent dans ma vie, c’est le livre.

On le retrouve posé sur mon chevet, dans ma cuisine, et bien sûr dans ma bibliothèque. Il me suit aussi dans mes déplacements quotidiens, bien installé dans mon sac à main. Ça n’a pas toujours été le cas. Ecolière, je le boudais souvent, m’y confrontant pour me conformer au programme scolaire en vigueur. Néanmoins, j’ai des souvenirs agréables et intenses en repensant à la lecture de Candide et d’Un sac de billes. Je commençais à ressentir la véritable connexion qui me liait à un livre. Le plaisir solitaire d’une lecture, accompagné de cet état d’introspection est né bien plus tard, vers 20 ans, quand on se cherche et qu’on a besoin de réponses. Un livre a marqué ma vie à cette période : Oscar et la dame Rose d’Eric Emmanuel Schmitt. Il m’a guidé et soutenu dans mon choix de carrière, a été ma force et mon porte bonheur quand l’avenir s’est dessiné. A présent, lire et découvrir de nouveaux auteurs fait partie intégrante de mon quotidien. Flâner dans les librairies girondines, discuter avec les libraires et partager mes découvertes avec mes proches m’apportent beaucoup de joie et douceur. Mais mon plaisir ultime est de transmettre cette passion à mon fils, petit lecteur en herbe avide d’histoires d’aventures, joyeuses et lumineuses. Les articles de Pauline sont ici

ERIC : Ma passion pour les livres remonte à l’enfance. D’abord pour découvrir d’autres lieux, d’autres vies et par retour se comprendre, se construire. Aujourd’hui, pour moi, la lecture c’est se donner la chance d’émotions inattendues, de pensées différentes. Se donner la chance de détricoter – un peu – ses certitudes, le fil de sa vie, pour se reconstruire plus cohérent, rester en mouvement, vivant. J’ai participé à plusieurs groupes d’échanges entre lecteurs ou jurys de lecture. Devenir membre actif des Liseuses de Bordeaux a été l’occasion d’intégrer un groupe extraordinairement dynamique, bienveillant et stimulant. Les Liseuses m’ont permis d’explorer d’autres moyens de nourrir et partager ma passion pour les livres : la réalisation d’articles sur notre blog, la participation à des rencontres ou des salons littéraires par des lectures à voix haute et des médiations.

Quelques-uns de mes auteurs préférés ? John Steinbeck, Karen Blixen, Alexandre Soljenitsyne, Claire Keegan, Christian Bobin, Cécile Coulon. Mes derniers coups de cœurs ?  Borgo vecchio  de Giosuè Calaciura,  Les grands cerfs  de Claudie Hunzinger, Le petit roi  de Mathieu Belezi, Le convoi de Beata Umubyeyi Mairesse. Les articles d’Eric sont ici

ZAZ : J’aime ces moments de partage de nos découvertes littéraires entre Liseuses, mais aussi à destination du public, à l’occasion de rencontres ou de lectures à voix haute. Je crois que c’est cette partie-là, que je préfère : construire collectivement une lecture, choisir un ensemble cohérent de textes qui « dialoguent » entre eux, décider d’une ambiance, scénographie (même minimaliste) puis, le jour « J », devant auditoire, se lancer : faire vivre le texte, le faire vibrer, le projeter, essayer de faire passer une émotion, celle d’un personnage, la nôtre aussi parfois… La langue se chante, claque, murmure, apaise ou étonne… Cet exercice m’apporte à la fois un très grand plaisir et aussi une autre compréhension du texte, plus profonde et plus sensible.

Mon rapport à la lecture est très intuitif très éclectique, avec quelques thèmes favoris comme le féminisme, la satire sociale ou la science-fiction à laquelle je reviens toujours. Question style, j’apprécie beaucoup l’humour, l’auto-dérision, mais aussi la finesse du choix des mots et des images. J’aime me glisser dans la peau d’un personnage, découvrir un univers jusqu’alors inconnu pour moi, me laisser surprendre par une fin inattendue, et parfois, toucher du doigt des perles de sagesse, s’en imprégner et laisser aller !

CATHERINE : J’ai rejoint les liseuses à l’issue d’une présentation d’ouvrages en médiathèque, j’ai été séduite par la qualité de leurs interventions et leur capacité à faire partager leurs goûts littéraires. J’apprécie la richesse des échanges au sein de ce groupe, la diversité des interventions possibles du fait des différentes sollicitations, que ce soit la recherche de texte autour d’un thème, la création, la mise en voix, le travail scénique. C’est grâce aux liseuses que j’ai eu l’opportunité de pouvoir « interpréter » un texte face à son auteur.

La littérature me ressource, me recentre, tout en me permettant de m’évader, et de me laisser happée par l’univers de l’auteur. J’apprécie de pouvoir ensuite partager ces ambiances, impressions, émotions avec les liseuses et aussi par le jeu des lectures faites en public. Les auteurs que j’affectionne : Tanguy Viel, Maylis de Kerangal, Marcus Malte, Edouard Louis, Mariette Navarro, Florence Aubenas, Anthony Passeron, Hector Mathis, Alexandra Badéa, Rosa Montero, Maud Ventura et tant d’autres.

Les Liseuses de Bordeaux se sont rencontrées en 2011. Depuis, certaines sont parties vers de nouvelles aventures. Leurs articles sont toujours en ligne.

BÉRENGÈRE : ici ; ÉDITH sont ici ; FLORENCE :  ici ;  HÉLÈNE :  ici ; LAETITIA : ici ; MARISA :  ici

Vous voulez réagir à ce post ?