
Gallmeister est une maison d’édition exclusivement consacrée à la publication d’auteurs américains. Créée en 2005, elle a contribué à faire connaître en France la littérature des grands espaces, le nature writing, avec des auteurs comme Pete Fromm, Bruce Machart ou David Vann.
Début mars, l’éditeur a lancé une nouvelle collection consacrée au roman noir, neo noir. Nouveau projet éditorial, nouvelle maquette accrocheuse, c’en est plus qu’assez pour éveiller notre curiosité…
Comment est né le projet de créer, en 2015, une nouvelle collection consacrée au roman noir ?
Gallmeister : Le roman noir et le roman policier ont été présents dans la ligne éditoriale des éditions Gallmeister dès leur création. La collection « Noire » a été conçue comme le pendant de la collection « Nature writing », car elle propose à découvrir le côté sombre des grands espaces. Ainsi, les romans de Craig Johnson et de William G. Tapply, par exemple, offrent des enquêtes passionnantes dans un cadre pittoresque et vivant.
Et puis, en 2011, nous avons publié le premier roman de Benjamin Whitmer Pike qui fut un grand succès critique autant parmi les libraires que parmi les journalistes. On devinait la naissance d’une nouvelle plume hors du commun, mais c’était un véritable roman noir dans sa construction, par son style, par les thématiques abordées… Du coup, il n’avait pas tellement sa place dans la collection « Noire », et Oliver Gallmeister y a vu l’occasion de revenir vers ce genre qui l’intéressait depuis toujours, de revenir vers le véritable roman noir.

À l’époque Benjamin Whitmer avait déjà écrit son deuxième livre,
Cry father, qui sort le 26 mars, et Oliver Gallmeister, après l’avoir lu, a aidé l’auteur à retravailler certains points et a participé directement ainsi à son écriture.
Petit à petit, il a plongé dans ce réseau des jeunes auteurs américains qui écrivent à la marge de la grosse production américaine et renouvellent le genre du roman noir en mixant références classiques, stéréotypes, cultures populaire et cinématographique.
Rapidement, la cohérence et la nouveauté de leurs écritures respectives se sont imposées à nous et ont permis de réfléchir à un projet à part, à cette nouvelle collection qui a pour l’ambition d’éclairer un nouveau phénomène littéraire américain.
C’est ainsi que neo noir est né il y a un peu plus d’un an avec l’achat des 6 premiers titres qui paraissent tous en 2015. Pike de Benjamin Whitmer vient d’être repris dans cette collection en numéro 0 comme le titre emblématique qui nous a permis d’explorer un nouveau pan de la littérature américaine et de le faire découvrir aujourd’hui au public français.
Couverture noire, typographie singulière propre à chaque roman … Comment avez-vous réfléchi à la maquette de cette nouvelle collection ?

Comme toujours, nous sommes passés par mille projets de maquette avant de trouver celle qui correspondait parfaitement à l’esprit de la collection. Valérie Renaud, notre graphiste, est très créative. Nous passons beaucoup de temps à discuter avec elle de nos projets : l’esprit de la collection, les titres que nous allons publier, les particularités de nos livres. Elle parvient toujours à retranscrire visuellement ce que nous avons en tête.
Le graphisme de la collection neonoir est donc effectivement noir : cela semble évident et pourtant, si vous y faites attention, vous verrez que la majeure partie des livres qui sont sur les tables des rayons polar des libraires ne sont pas noirs. L’illustration est omniprésente chez nos confrères. Faire des couverture noire est une manière d’assumer notre ambition, d’afficher, et c’est le cas de le dire, clairement la couleur. C’est aussi un hommage au graphisme des grandes heures de la Série noire, des éditions Gallimard. Quant à la typographie variant de livre en livre, c’est le détail qui porte l’esprit résolument moderne de cette littérature.
Depuis 2010 vous proposez une collection semi-poche, Totem, constituée de rééditions de vos grands formats et d’ouvrages publiés par d’autres éditeurs, classiques épuisés, souvent mal traduits et abandonnés car considérés comme peu rentables. Quel regard portez-vous sur cette collection, cinq ans après sa création ?
Nous sommes heureux de constater aujourd’hui que la collection semi-poche totem, qui propose 10 titres par an, a véritablement trouvé son public. Nous recevons beaucoup de compliments sur la maquette de ces volumes, plus ludique et colorée, sur le format à la fois accessible et en même temps qu’on peut offrir sans hésiter. (Et là encore merci à notre graphiste dont la créativité est inépuisable!)

Des libraires nous suggèrent de plus en plus de titres épuisés à reprendre ce qui prouve que la collection est bien identifiée, suivie et présentée en librairie. Des lecteurs nous demandent aussi régulièrement quand tel ou tel titre de notre catalogue passera en totem. Nous essayons de garder l’équilibre entre nos reprises et des totems inédits pour proposer autant que possible des titres différents mais qui représentent pour nous un univers cohérent. Car c’était le but de totem au départ : créer notre bibliothèque idéale de la littérature américaine. Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie…
Propos recueillis par Marisa 16/03/2015
Un grand merci à toute l’équipe de Gallmeister
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Bravo pour cette communication. Cette nouvelle collection est bien alléchante, surtout après la raréfaction des « Série-Noire » dont-il est fait état.
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