Les éditions L’Apprentie

Les 7 étudiantes de L’Apprentie, par Claire Lafargue

Sept étudiantes en licence professionnelle à l’IUT Bordeaux Montaigne ont fondé, dans le cadre de leurs études, une maison d’édition, L’Apprentie. Une belle initiative qui a suscité notre curiosité. Nous avons voulu en savoir plus…

Comment avez-vous eu l’idée de fonder votre propre maison d’édition ?
Ce projet nous a été proposé au début de notre année de licence professionnelle par un de nos enseignants, qui est également éditeur. Cette aventure a été menée dans le cadre de notre projet tuteuré, un long projet professionnel à développer sur l’ensemble de l’année. Lorsque l’on nous a proposé de nous aider à trouver un financement afin de monter, non pas fictivement comme la plupart des projets tuteurés, mais bien réellement notre maison d’édition, nous n’avons pas hésité une seconde avant de saisir cette opportunité.
Nous étions 7 jeunes femmes, 7 apprenties en licence professionnelle, 7 étudiantes emportées par l’idée de cette expérience inédite. Ce fut le projet un peu fou de notre année !
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Quels sont les principales difficultés auxquelles vous vous êtes confrontées ?
Il a fallu monter notre maison, et ceci était déjà un défi administratif pour nous. Il a fallu faire une demande de SIRET, demander la création d’un compte en banque, etc. Mais je pense que notre principale difficulté concerne la traduction de la nouvelle d’Edith Wharton. Impossible de contacter la traductrice, celle-ci étant décédée, aucune mention d’ayant droit, les éditions en charge de l’ancienne édition avaient disparu… Après moult appels et mails, nous avons réussi à obtenir les droits auprès des éditions Fayard. Après avoir bien entendu connu le stress de se voir refuser la cession de ces droits par une maison d’édition de cette taille, et donc de voir notre projet remis en question. Heureusement pour nous, cela n’a pas été le cas et notre Xingu a pu voir le jour.
Une autre difficulté à mentionner, mais que l’on imagine moins facilement, a été de systématiquement se mettre d’accord toutes les sept. Mener un seul projet commun, arriver à intégrer toutes les idées et à satisfaire tout le monde… et surtout réussir à réunir tout le monde lorsque l’on n’est pas en apprentissage dans les mêmes villes ! Pas aussi évident qu’on ne le pense, mais nous avons tout fait pour porter ce superbe projet qui nous tient toutes à cœur.
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Xingu ou l’Art subtil de l’ignorance, par Edith Wharton
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Xingu, le premier titre édité par L’Apprentiesort justement ce 7 juin. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il s’agit d’une nouvelle d’Edith Wharton, une auteure majeure du XXe siècle. Elle est également la première femme a avoir gagné le prix Pulitzer. La nouvelle que nous avons choisie a été en quelque sorte un coup de cœur. Il s’agit d’une satire de femmes bourgeoises écrite par une femme autour des thèmes de la culture et des clubs de lecture. Elle qui nous a immédiatement plu pour sa moquerie, sa dérision, tout en restant drôle et tout à fait actuelle, plus de 100 ans après avoir été écrite. Et puis, nous étions une promotion composée exclusivement de femmes ! Pourquoi nier une telle évidence lorsque les similitudes ne font qu’accroître notre désir de la publier ?
Allez-vous continuer l’aventure après la publication de cet ouvrage ?
L’Apprentie a été créée pour perdurer, aussi la maison d’édition sera reprise par les futurs étudiants de notre université. Mais pour nous 7, malheureusement, l’aventure ne peut durer indéfiniment. Nous nous destinons à des chemins divers, certaines d’entre nous poursuivront leurs études en master d’édition, d’autres projettent de se lancer dans le milieu éditorial professionnel.
La promotion 2019-2020 prendra le relais de la maison dès septembre et éditera un, voire deux ouvrages au cours de l’année à venir. Et nous suivrons son évolution avec le plus grand intérêt !

 

Propos recueillis par Marisa, le 5 juin 2019
Crédit photo Claire Lafargue

Derek Munn : « Il faut de la surprise dans l’écriture »

L’Ire des Marges est une jeune maison d’édition prometteuse qui publie notamment les ouvrages de Derek Munn, écrivain d’origine anglaise établi en France depuis plusieurs années. Dans le catalogue de l’éditeur, Bérengère a choisi Le cavalier, dernier roman de Derek Munn, un livre qu’elle a beaucoup aimé, au point d’interviewer son auteur…

S’aventurer dans un livre de la maison d’édition talençaise L’Ire des Marges, c’est renouer avec la tradition de l’objet-livre. En effet, dans la collection « Majuscule », il a un dos à nu, sans couverture. Les coutures de fil rouge mettent le livre à l’état brut et créent une intimité avec son lecteur. Au toucher, vous avez déjà le plaisir de la lecture.

C’est avec Le cavalier, ouvrage de Derek Munn, que je me suis hasardée dans son catalogue. L’auteur raconte l’histoire de Jean qui décide de se faire confectionner une paire de bottes et de partir en voyage avec sa jument. Nous sommes au XIXème siècle et Jean voudrait rejoindre Paris pour rendre visite à ses enfants, maintenant adultes. C’est un récit fragmenté en soixante-quatre chapitres, comme les épisodes marquants d’une vie. Ces tableaux représentent les soixante-quatre cases d’un échiquier, jeu dont est friand le personnage principal.Lire la suite »

D’une seule voix, une collection d’Actes Sud Junior

Je vous propose de découvrir une collection dirigée par Jeanne Benameur et Claire David :
D’une seule voix chez Actes Sud Junior.
Prévues pour les adolescents et les jeunes adultes, ces histoires courtes écrites d’un seul souffle peuvent se lire à n’importe quel âge (et c’est peut-être aussi un moyen pour les parents d’ado de mieux comprendre leurs enfants).
Quoi de mieux pour présenter cette collection que l’Atelier du Trio :
http://atelier-du-trio.net/—–Lire la suite »

Lire En Poche Gradignan ou la petite fabrique d’un salon du livre

Lire En Poche 2015, c’est bientôt !

L’occasion pour Babeth de rencontrer les organisateurs de cet événement…

affiche-lire-en-poche-2015-liseuses-de-bordeauxComme nous toutes, vous allez courir dans l’herbe fraîchement coupée pour venir écouter les nombreux auteurs invités au salon Lire En Poche de Gradignan. Alors je me suis dit que ça vous intéresserait de savoir comment un tel salon se met en place. Sachez que cette grosse machine, ce bulldozer du « Book in the pocket saloon » est le résultat du travail essentiel de trois personnes : Lionel Destremau, Zineb Kairouani et Marie-Thérèse Colombani. Mais pas que …Une stagiaire rejoint l’équipe dans les derniers mois avant le salon mais il faut compter avec d’autres personnes liées de près ou de loin à l’organisation du salon : les personnels de la ville, certains élus, puis les étudiants de l’IUT Métiers du livre pendant la manifestation, d’autres bénévoles, et puis tous ceux qui interviendront dans la programmation (les modérateurs des rencontres, les interprètes). Au final, c’est plus d’une centaine de personnes qui participent au déroulement du salon.

Lionel-DestremeauLionel Destremau s’occupe principalement de la programmation globale, la coordination, l’orientation, les relations avec les éditeurs. A cela s’ajoute, la représentation du salon à l’intérieur (auprès du Maire, du conseil municipal) et à l’extérieur (auprès des instances publiques, Etat, Région, des partenaires, d’autres salons, etc.), l’initiation d’échanges et de partenariats avec d’autres manifestations ou structures, la gestion financière du salon.

Zineb-KerouaniZineb Kairouani est en charge de la littérature adulte. Dans une même journée elle peut aussi bien se plonger dans la mise en page du programme, prendre les billets de train, d’avion, des auteurs invités, ainsi que leurs hôtels, réaliser le planning des bénévoles. Zineb peut rédiger une chronique pour France Bleu Gironde ou mettre en place les animations théâtrales, musicales, ce qui va de la prise de contact avec les artistes, à la commande de l’accordeur pour le piano qui servira à la soirée d’ouverture.

Marie-Therese-ColombaniMarie-Thérèse Colombani est responsable de projets littérature jeunesse. Elle travaille en lien avec les maisons d’édition avec lesquelles elle est en contact tous les ans à l’occasion du salon jeunesse de Montreuil ce qui lui permet de rencontrer également des auteurs.

Après les présentations, rentrons dans le vif du sujet…Lire la suite »