La Quincaillerie : une nouvelle médiathèque à Langon

Le 1er septembre 2022, a été inaugurée la Quincaillerie à Langon. Drôle de nom, me direz-vous, pour une médiathèque. C’est qu’au 33 rue Malbec se trouvait un bâtiment datant de la Renaissance où fut installée en 1806 la Quincaillerie Biros. C’est suite à un appel à la population qu’il a été décidé de rendre honneur à ce lieu en conservant son ancienne activité pour nommer la nouvelle médiathèque de Langon. Extrêmement bien située dans la rue piétonne, elle participe avec les commerces alentour à dynamiser le centre-ville. Il n’y a pas moins de 11 espaces sur 3 niveaux.

Au sous-sol, un espace atelier pour créer avec de grandes tables et une balançoire au milieu d’un puit de lumière traversant les trois étages. Au rez-de-chaussée, l’accueil, des espaces dédiés à l’informatique (l’Etabli), un espace pour les jeux vidéos nommé Le labo (chaque espace porte un nom en rapport avec la quincaillerie), un espace détente et un espace animation pour accueillir des groupes.  Au 1er étage, une partie ludique pour les plus jeunes et l’espace acoustique qui donne envie de flâner. De l’autre côté, on trouve l’univers jeunesse, les BD, les premiers romans, les mangas et la partie adulte. 

Au 2e étage, il y a les bureaux du personnel où sont réalisées diverses tâches, comme par exemple la préparation des commandes, la réception des ouvrages (pour les 12 bibliothèques du réseau), le catalogage, l’équipement des documents (mettre les côtes et couvrir les livres). 

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Petit déjeuner littéraire avec Mélissa Da Costa

Les petits déjeuners littéraires du festival Lire en poche apportent à chaque participant un bonheur inoubliable. Marlène a fait deux heures de voiture pour être présente et rencontrer Mélissa Da Costa. Pendant une demi-heure, chacun s’épanche pour expliquer sa venue. Comme Nelly et sa fille qui, à travers la littérature, vivent de beaux moments de complicité. Pour tous ceux qui n’ont pas pu vivre ce moment, voici ce que l’auteur a partagé avec nous.

Les lecteurs de Lire en Poche partagent un moment avec Melissa Da Costa

Comment naissent les personnages de ses livres ?
La plupart du temps, elle ne sait pas. Elle a tout le temps plein d’idées en tête, de romans qui pourraient être écrits. De temps en temps, une idée s’impose et l’écriture se met en route. Elle se fait embarquer par ses personnages, qui lui proposent les décors (les Pyrénées pour Tout le bleu du ciel, qu’elle ne connaissait pas au moment de l’écriture) ou la continuité du récit. Pour La doublure, son dernier roman, l’un des personnages est fasciné par le romantisme noir. Mélissa s’est documentée jusqu’à maîtriser le sujet. Ses personnages l’obligent à plonger dans leur univers. Elle s’est mise à la méditation comme Joanne, son personnage dans Tout le bleu du ciel ou à faire des bouquets de fleurs comme Amande (personnage des Lendemains).
L’ autrice aime cette facette de l’écriture qui l’amène à découvrir des mondes qu’elle ne connaissait pas. Parfois qualifiée d’auteur feelgood, Mélissa Da Costa surprend son public avec La doublure fraîchement sorti il y a quelques jours. L’autrice apprécie l’idée de faire du bien à ses lecteurs mais n’aime pas l’étiquette dévalorisante de ce type de romans. Avec La doublure elle a voulu montrer qu’elle pouvait faire quelque chose de totalement différent. Pari gagné comme en témoigne Laetitia qui aime ce roman encore plus que les autres.

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Des libraires à l’honneur : Clotilde et Marion au Vrai Lieu, à Gradignan

La librairie « Espace livre » à Gradignan a changé de propriétaires l’été 2021 et est devenue « Le Vrai Lieu ». Ce sont deux jeunes femmes dynamiques, Clotilde Papinot et Marion Spaier qui ont repris avec leur énergie positive ce lieu que tous les Gradignanais souhaitaient conserver. Clotilde a accepté de répondre à mes questions, Marion n’étant pas présente ce jour là mais, comme elle le dit,  » Rien n’empêche que vous ne croisiez que l’une d’entre nous : nous sommes un binôme bien rôdé, rencontrer l’une, c’est rencontrer l’autre !« 

Comment vous êtes-vous connues ?

Clotilde, de la librairie Le Vrai Lieu, répond aux questions des Liseuses de Bordeaux
Marion de la librairie Le Vrai Lieu

Nous nous sommes rencontrées à la librairie Gallimard boulevard Raspail à Paris, où nous avions des postes importants. Nous formions un très bon binôme en littérature. Après les grèves et le confinement, on a trouvé que c’était le moment de partir et monter notre propre librairie. Nous avons vu l’annonce pour reprendre celle de Gradignan. Après une longue période de négociation, nous avons eu les clés fin juillet.

Pourquoi avoir choisi Gradignan ?

On cherchait à se rapprocher de nos familles (Marion vient de Charente et Clotilde des Landes). Côté confort de vie, Paris n’était plus vivable, et on avait besoin aussi d’un nouveau challenge. Nous sommes des femmes d’action !

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Un père étranger d’Eduardo Berti

Le dernier roman d’Eduardo Berti, Un père étranger, vient de paraître aux éditions de la Contre Allée. C’est un récit aux multiples résonnances sur la filiation, l’identité, l’exil, la langue et la fabrique du roman.

Nous avons eu la chance de rencontrer Eduardo Berti dans le cadre de l’inédite édition de l’Escale du livre 2021 dont vous pourrez écouter l’interview ici.

Un père étranger est composé de trois récits aux résonnances fortes. Un narrateur se lance dans l’écriture d’un livre sur l’écrivain Josef Conrad et pour cela part dans le Kent, en Angleterre, visiter la maison où celui-ci a résidé. Le second récit est centré sur un lecteur de Conrad, un allemand du nom de Meen, qui croît se reconnaître dans un des personnages d’une nouvelle écrite par Conrad et s’estime humilié par la description que l’auteur en a fait. S’en suit une tentative de tuer l’auteur… Le troisième récit raconte le père d’Eduardo Berti, émigré roumain en Argentine, qui se lance dans l’écriture d’un roman après que son fils ait publié son premier roman, Le désordre éclectique.

Un roman à deux niveaux. Eduardo Berti raconte le roman et la fabrique du roman. « J’ai voulu raconter le making-of du roman. Mon idée était d’alterner le roman et le making-of, mais très vite, les histoires se sont mélangées ». En effet, les trois récits s’imbriquent, s’entremêlent inéluctablement : les ressemblances entre la vie de Josef Conrad et celle du narrateur se reflètent comme dans un miroir et Eduardo Berti, par ailleurs membre de l’Oulipo, n’hésite pas à en jouer à travers la forme de la narration. Il fait dresser au narrateur de son roman des listes d’éléments à intégrer dans le livre qu’il écrit sur Josef Conrad, et expose les quatre dénouements envisagés.

« J’ai essayé de trouver le plus de liberté possible à partir de la forme. Il y a le journal – le carnet de notes – et la possibilité de travailler à partir de plusieurs hypothèses. » On est autant dans le roman que dans le laboratoire du roman.

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