« Je laisse mon esprit vagabonder alentour, sur ces mêmes collines qui sentaient bon le soleil, il y a si longtemps. C’est à peu près tout ce que je puis faire à l’heure qu’il est. »
Coup de coeur des libraires édité par Zulma, La lettre à Helga a tout pour plaire. Et tout pour me plaire aussi, puisque son auteur, Bergsveinn Birgisson, est islandais.
Sentant sa mort proche, le vieux Bjarni se confesse dans une lettre adressée à la femme qu’il a aimée il y a plus de soixante ans mais qu’il n’a jamais épousée, Helga.
« Je compris que je ne réussirais jamais à me libérer de ton emprise – j’aurais soif de toi jusqu’à mon dernier souffle. Je ne me fiche pas mal d’écrire cela, Helga; je ne suis qu’un vieillard qui n’a plus rien à perdre. »
En ce temps-là, Bjarni travaille comme contrôleur des réserves de fourrage, pêcheur et éleveur de moutons. Marié à Unnur, femme devenue stérile à la suite d’une opération bâclée, il mène une existence laborieuse, rude et solitaire.
Peu après avoir rencontré Helga lors d’une expédition de recherche de bêtes, Bjarni tombe éperdument amoureux d’elle. Les paysages, le bruit des vagues, tout lui rappelle l’objet de son désir.
« Ce n’était plus le monde extérieur que je percevais, mais toi seule dans toutes les manifestations de ce monde. »
Une violente passion va les unir, aussi désespérée que brève. Car vient le jour où Helga lui propose de partir avec lui à Reykjavik…
Ce livre est beau parce qu’il a pour décor des paysages qui incarnent, eux aussi, un personnage à part entière. En choisissant la forme épistolaire, Bergsveinn Birgisson teinte son récit d’une infinie tristesse. A l’heure où tous les protagonistes de cette histoire sont morts, Bjarni cherche l’absolution en écrivant une lettre qui n’a plus de destinataire.
L’heure du choix est passée, il est bien trop tard.
Par Marisa
Un peu déroutée au début par le côté « bestial » de cette relation, au final ce gars de la campagne a du coeur et de la passion à revendre. Du coup, on monte crescendo au fur et à mesure de la lecture et cela rend les personnages de plus en plus attachants. Merci : sans les liseuses, je n’aurais jamais lu ce livre
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J’ai adoré. Voir mon blog « Livre et vin, la belle affaire ».
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