Constitué de quatorze essais, ce recueil posthume de William Styron a été publié en 2011 grâce à sa veuve Rose et son biographe.
En plus de constituer un témoignage intéressant sur son époque, ce livre présente l’intérêt de mieux appréhender l’oeuvre de cet auteur américain connu du grand public pour Les confessions de Nat Turner ou Le choix de Sophie, tous deux sujets à polémique.
Fumeur de havanes aux côtés de JFK en plein embargo sur les produits cubains, patient traité pour syphilis dans un hôpital militaire en 1944, intellectuel invité à la cérémonie d’investiture de François Mitterrand, William Styron revient sur les sujets qui lui sont chers : l’esclavage et la ségrégation raciale, la sexualité dans une société puritaine, la guerre, l’appréhension de sa propre mort.Dans cet ouvrage figure notamment un chaleureux hommage à Truman Capote, son exact contemporain : « C’était là un artiste de mon âge qui pouvait faire danser et chanter les mots, les faire mystérieusement changer de couleur, pratiquer avec eux des tours de magie, susciter le rire, donner un frisson le long de l’échine, toucher au coeur: un véritable maître du langage… »
Deux semaines plus tard, il était assassiné.
Par Marisa
Ce que j’ai apprécié dans cet essai, c’est la variété des textes, qui éclairent à la fois l’homme et son oeuvre. L’amitié de Styron pour l’écrivain noir James Baldwin en pleine période de lutte pour les droits civiques, dont il écrit qu’elle est « le plus beau cadeau de la part d’un petit-fils d’esclave à un petit-fils de propriétaire d’esclave « , permet de mieux comprendre les choix d’écriture de son grand oeuvre, les Confessions de Nat Turner.
J’ai beaucoup aimé les pages où Styron explique pourquoi il apprécie Mark Twain, aujourd’hui si décrié : parce que, finalement, ils se ressemblent; blancs, originaires d’un état esclavagiste du Sud, …
Plus anecdotique, mais très beau et drôle, le texte sur son goût pour la randonnée…
Instructif…
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