Kinga Wyrzykowska, lauréate du prix Plume 2015

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Le prix Plume de l’enseigne Cultura, qui couronne un premier roman jeunesse, a été remis mardi 16 juin à Paris. J’ai eu la chance d’être sur place et de discuter avec la grande gagnante : Kinga Wyrzykowska, lauréate pour son roman Memor, le monde d’après.
Son roman fantastique nous parle de deux mondes : le nôtre et Memor, « le monde d’après » où les défunts vivent en sursis, suspendus au souvenir des hommes.
Jeune garçon arrivé en France depuis peu avec sa famille, Tomek a quitté la Pologne et ses origines après la mort accidentelle de son frère Tadzio. On découvre alors une famille qui tente de se reconstruire malgré l’absence de Tadzio.
Avant de quitter la Pologne, la merveilleuse Baba Mira a confié à Tomek la Mnémosyne, une pierre qui donne à celui qui la possède le pouvoir d’appeler les morts. Or celui-ci s’aperçoit que son frère Tadzio s’efface de la dernière photo prise de lui avant l’accident. A l’aide de cette pierre, Tomek va se rendre à Memor. Commence alors une course folle pour retrouver Tadzio.

Dès l’âge de 3 ans, Kinga voulait devenir écrivain. Avec beaucoup d’humour, elle raconte qu’elle renonce à ce projet à 7 ans après l’échec à un concours. Mais l’envie d’écrire ne la quitte pas pour autant. Pour ce premier roman, elle décide de l’écrire comme si c’était une commande. « Le roman m’a pris par surprise. C’est comme une ruse de la raison. J’ai voulu l’écrire pour me libérer de l’impossibilité d’écrire. Au tout début, l’histoire ne ressemblait pas à ça, c’est devenu un roman très personnel alors que ce n’était pas ma volonté première.« 

Le roman l’ayant marqué enfant est l’œuvre de Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie. Vers 20 ans c’est l’œuvre de Proust A la recherche du temps perdu qui va marquer sa vie. « Point commun avec moi : c’est ce rapport à la mémoire, ce qu’on fait du souvenir« . Car c’est bien là tout l’intérêt de ce roman, la façon dont Kinga a abordé ce thème. Symboliquement, la recherche de ce frère disparu est aussi une façon de parler du deuil nécessaire de ce qu’on a été, du passage de l’enfance à l’adolescence. Le roman aborde également le problème du déracinement. « Les origines sont comme une espèce d’encre dont il faut se débarrasser ou pas à un moment donné.« 
Après Memor, y a-t-il un nouveau roman en écriture ? « Oui, une première mouture, mais lisible par personne ! » Son premier lecteur, c’est son compagnon. Mais avant, il y a la solitude de l’écriture. « J’ai toujours envie d’écrire, mais je ne suis pas du tout dans l’élan heureux de l’écriture. Mon plaisir je le trouve lorsque j’imagine l’histoire. » Kinga corrige beaucoup. Auparavant elle pensait qu’il fallait que ça jaillisse, sublime, dès la première écriture. « Mémor m’a appris une chose, c’est la vertu du travail. Ça se forge petit à petit de façon artisanale.« 
Le prix Plume a donné, selon elle, un peu de légitimité à son travail. Les Liseuses de Bordeaux sont heureuses d’y avoir contribué.
Babeth, 23/06/2015

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