Le monde à l’endroit de Ron Rash

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Nous avions été plusieurs à nous enthousiasmer pour le dernier roman de Ron Rash, Une terre d’ombre, paru en janvier 2014. A mes yeux, ce livre fut l’une des plus belles découvertes de l’année dernière. Lorsque je suis tombée sur un de ses anciens romans, Le monde à l’endroit, publié en 2012, j’ai voulu vérifier si, une fois encore, la magie opérait…

Travis Shelton, jeune homme de 17 ans, découvre au hasard d’une partie de pêche des plants de cannabis. Manquant d’argent, il les coupe en douce et les embarque dans son pick-up afin de les revendre à Leonard, un ancien professeur de lycée devenu dealer. Mais à la troisième récolte, Travis est surpris par le propriétaire qui le punit en lui sectionnant le tendon d’Achille « d’un lent mouvement de scie ».
Après une enième dispute avec un père violent, Travis est recueilli par Leonard qui accepte de l’héberger dans le mobile home qu’il partage avec Dena, sa compagne junkie. Des hommes qui jalonnent la vie de Travis, Leonard est sans doute le seul qui va lui donner sa chance et l’encourager à reprendre ses études. En le côtoyant, le jeune homme va s’intéresser aux heures sombres de la guerre de Sécession, et plus particulièrement au massacre impliquant sa famille et celles de nombreux habitants de la région.

En choisissant cette fois encore la guerre comme toile de fond de son roman, Ron Rash s’interroge sur l’héritage et les racines liant l’homme à sa terre et à ses ancêtres. Faut-il accepter cet héritage, faut-il s’en affranchir ? Doit-on supporter la culpabilité de fautes enterrées depuis des générations ? Oscillant entre passé et présent, Travis accomplit ce cheminement sinueux, métaphore de l’entrée dans l’âge adulte.

Même si j’ai moins adhéré à ce roman qu’à Une terre d’ombre, j’y ai retrouvé avec délectation l’évocation poétique de la nature et des paysages des Appalaches. L’auteur décrit avec finesse les liens profonds liant l’être humain à sa terre d’origine et souligne, une fois encore, l’importance qu’il accorde à la mémoire collective.

Marisa, 07/02/2015

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