J’ai assisté dernièrement à une conférence donnée par Philippe Labro à l’occasion de la sortie de son livre On a tiré sur le Président, édité chez Gallimard. Je n’ai jamais lu un seul livre de lui, mais le sujet, l’assassinat de JFK, me passionne.
La salle est comble, la moyenne d’âge avoisine… les 80 ans.
A son arrivée, Philippe Labro est assez froid. On a peine à croire à de la timidité. Il grimace, se plaint de grésillement émis par les deux micros disposés sur la table. On se rappelle alors qu’il est journaliste depuis plusieurs décennies, que c’est un pro.
Lorsque l’animateur l’interroge, Philippe Labro l’interrompt pour rectifier ses propos. Il montre un certain agacement devant ses imprécisions, on se rappelle qu’il a l’habitude de cela, que les interviewes, il connaît cela, il en a lui-même fait des centaines. On le sent peut-être légèrement blasé.
Le contenu de cette conférence ? Raconter ce qui figure dans son livre : qu’à l’époque il était journaliste pour Cinq colonnes à la une et France Soir, qu’il était sur un campus universitaire pour un reportage, que sa rédaction l’a immédiatement envoyé à Dallas. Ils n’étaient que deux journalistes français sur place à ce moment-là, Philippe Labro était l’un des deux chanceux.
Il faut bien le reconnaître, son témoignage récité avec l’aisance du professionnel est hors du commun. Mais quelque chose ne prend pas. Quelque chose déçoit chez ce journaliste chevronné.
Lorsqu’arrive le temps des questions, une personne qui prend la parole est poliment écoutée, puis vivement rabrouée : elle ne pose pas de question, elle prend trop de temps, il est pressé. Philippe Labro est courroucé. (C’est vrai que cette personne voulait nous expliquer qui avait tué Kennedy et comment il l’avait découvert… Mais tout de même, peut-être aurait-on pu le lui dire autrement)
Et puis il a un avion à prendre, il nous le dit plusieurs fois.
A la fin de la conférence, malgré un timing serré, Philippe Labro se prête au jeu des dédicaces. Je fais la queue patiemment et lorsqu’arrive mon tour, je laisse d’abord passer la personne qui me précédait. Un vieil homme, ça prend du temps. Philippe Labro me demande de me hâter, il n’a pas beaucoup de temps. Mais bon, il me fait une gentille dédicace, alors…
Ouh la la je vous laisse, j’ai un avion à prendre.
Par Marisa