Les lumières de Bullet Park

John Cheever (1912-1982), romancier américain peu connu en France, écrivit Bullet Park en 1969. Bullet Park est une ville de banlieue typique du nord est des Etats-Unis dans les années 60. Les hommes partent travailler chaque matin par un train de banlieue alors que leurs épouses restent à la maison. Le culte du matérialisme, le poids des conventions et des apparences font partie de la vie quotidienne : on va à l’église pour y être vu, on s’inscrit dans un club pour montrer sa carte de visite. L’adultère et la boisson sont aussi monnaie courante.

Le roman s’ouvre sur la famille d’Eliot Nailles et son mode de vie. En apparence, rien à signaler, mais en réalité, tous vont très mal : Tony, son fils, refuse de sortir de son lit, n’arrivant pas à affronter son échec scolaire ; Nellie, son épouse, perd pied avec la réalité ; Eliot prend des médicaments pour se donner la force d’aller travailler chaque jour.

La deuxième partie est le récit de la vie de Paul Hammer. Il a grandi loin du conformisme, abandonné par sa mère qui préférait vivre libre, et a été élevé par sa grand-mère qui s’est débarrassé de lui rapidement en le mettant en pension. Paul Hammer en retire une haine de la société bien-pensante et décide de crucifier la société américaine à travers Nailles. La mise en application du plan de Hammer est décrite dans la dernière partie.

Cheever décrit avec acuité les désirs et le craquèlement des valeurs de la classe moyenne américaine où se cultivait alors l’american way of life. Il décrit des vies vide de sens et aux valeurs limitées. A la fin, on se demande si le bourreau n’est pas préférable à la victime… Quand le rêve tourne au cauchemar. Un roman à lire.

Florence

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