Paul écope difficilement d’un accident cardiaque. Il est un éminent psychanalyste, spécialisé sur le domaine du deuil. Pour autant, ce doit être la première fois qu’il est ainsi confronté brutalement à la représentation de sa propre fin. Paul vit en solitude dans les après coups de cette fracture de la vie, dans une maisonnée qui lui offre une chaleur et une bienveillance sans doute mal mesurées. Il ne voit pas non plus son épouse s’installer dans une dépression, dont elle trouve l’issue dans un accident de voiture. Paul vit alors de plein fouet la morsure du deuil, gouffre sans fond qui lui réserve l’inattendu, l’impensable. Paul bataille, et lutte pour ne pas perdre les dernières traces de cette épouse dont les souvenirs viennent à s’estomper. C’est alors, que lors d’une intervention dans un colloque sur le deuil, il rencontre un étrange personnage, aux allures de corbeau… Qui aurait cru que Paul se serait laissé à aller jusqu’au terme de cette expérience… pour retrouver les liens avec sa disparue ?
Je ne vous dirai pas plus de la suite pour ne pas dévoyer l’intrigue. Elle est assez bien tissée pour vous mener d’une histoire aux allures autobiographiques (du type, dernier livre d’un psychanalyste, avant le retraite ou la mort !) vers un récit d’humour truculent… qui vous offrira l’envie dévorante d’en savoir plus et quelques rires francs sur les dénouements !
Une très belle écriture et une véritable réflexion sur le sujet du deuil, au-delà d’un roman aux allures de théâtre tragicomique !
En bref, je vous le recommande, et malgré le sujet, ce livre peut mettre de bonne humeur !
Laetitia, le 23 février 2022
Les morts ne nous aiment plus, Philippe Grimbert, Grasset, 2021