Recevoir une star comme Harlan Coben aurait pu nous intimider tous autant que nous étions, réunis autour de cette table, mais ce ne fut pas le cas. Peut-être un peu show man, il reste avant tout simple et accessible. Pour dire les choses comme elles sont : son succès ne lui a pas donné la grosse tête ! Il est ouvert et a beaucoup d’humour. Les questions fusent, l’intérêt pour l’auteur est fort et nous apprenons beaucoup de choses sur son écriture.
Lorsqu’il commence à écrire un livre, Harlan Coben connaît le début et la fin de l’histoire, mais pratiquement rien de ce qui va se passer entre les deux. Il écrit un roman en neuf mois. C’est comme un accouchement. Et comme les femmes enceintes, au bout de ces neuf mois, il n’attend qu’une chose : que ça sorte ! Ce qui signifie que les quarante dernières pages sont rédigées en une journée.
Il trouve son inspiration n’importe où, et peut-être même qu’après ce petit déjeuner naîtra une nouvelle idée ! Bien souvent c’est dans sa vie quotidienne que tout commence : il regarde ce qui se passe autour de lui et il se pose toujours la même question : « Mais si….il arrivait ceci, que se passerait-il ? » Et à partir de là tout démarre.
A ce jour, il a écrit 30 livres (dont 28 déjà publiés en France). Il cherche toujours de nouveaux thèmes mais il y a une idée fondamentale qui est la suivante : personne n’est vraiment ce qu’on croit qu’il est. Nous pensons pouvoir lire en tout le monde et qu’à l’inverse personne ne parvient à nous déchiffrer. C’est un des paradoxes de la nature humaine et un thème qui l’intéresse beaucoup.
Pour Harlan Coben, la qualité principale d’un écrivain, c’est d’être capable d’empathie par rapport à ses personnages, être capable de se mettre à leur place, d’adopter leur point de vue sur les choses, même si ce point de vue est très différent du sien.
Par exemple, dans son dernier roman Double piège, son héroïne aime les armes à feu alors que lui en a horreur; c’est une femme qui n’est pas chaleureuse avec ses enfants alors qu’il est affectueux avec les siens.
Lors de ce petit déjeuner, bien d’autres thèmes sont abordés. Nous ne voyons pas le temps passer et pourtant il va falloir se quitter. Une foule attend à l’extérieur son retour pour les signatures, il prendra le temps d’embrasser les enfants, de sourire à chacun. Cependant il reste encore avec nous, acceptant le jeu des photos, tranquillement.