Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Octave et Véra vivent retirés du monde, reclus dans une grande maison baptisée « Notre Château ». Le frère et la sœur ne fréquentent personne et ne reçoivent aucune visite. Rien ne trouble cette dyade fraternelle composée depuis une vingtaine d’années, à l’abri du temps et des regards, nichée dans cette forteresse familiale.
Les seuls visiteurs autorisés sont les livres qu’Octave part acheter chaque semaine à la librairie du centre ville.
Lire, c’est leur seule façon d’être au monde.
Notre monde est contenu dans Notre Bibliothèque. Notre monde est notre bibliothèque.
Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée.
Jusqu’à ce qu’un petit grain de sable se dépose, un jour, perturbant un mécanisme pourtant bien huilé.
Tout à commencé le jeudi 31 mars à 14h32.
Voilà très précisément ce qui s’est passé.
Le jeudi 31 mars à 14h32, j’ai vu ma sœur dans le bus n°39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines, en passant par l’Hôtel de Ville.
S’installe le doute, puis le soupçon. Tout bascule.
Dans ce premier roman à l’écriture si particulière, Emmanuel Régniez parvient à diffuser une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante.
Qui donc est cet Octave, narrateur de ce récit livré comme un monologue intérieur, psalmodié comme une litanie, en proie à la folie et à l’obsession ? Qui sont ces fantômes qui hantent le château ?
Oscillant entre réalité et surnaturel, ce roman gothique nous tient en haleine, nous happe et ne nous lâche plus. Même achevé, ce huit clos revient nous hanter. Comment a-t-on pu en arriver là ?
Le secret est bien gardé derrière les hauts murs du Château.
Marisa, 01/03/2016