Poissons rouges et autres bêtes féroces

Le titre du recueil de nouvelles d’Ella Balaert publié aux éditions Des femmes – Antoinette Fouque, accroche, suscite des interrogations. Le livre, une fois que j’en ai commencé la lecture, n’a pas déçu un instant ma curiosité : je suis entrée dans un monde merveilleux dans lequel réel et surnaturel s’entrelacent subtilement.

Les dix-sept nouvelles sont toutes dotées d’un titre qui désigne un animal. C’est ainsi qu’on y rencontre des poissons rouges, une araignée, un faucon, un vieux matou, des chiens et même une amibe et bien d’autres représentants du règne animal dont la valeur symbolique révèle de manière féroce et parfois malicieuse le versant obscur de l’âme humaine, ses pulsions secrètes, les conflits impitoyables qui opposent les hommes aux femmes, les puissants aux faibles, les adultes aux enfants…

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Nous avons toujours vécu au château

Nous avons toujours vécu au château est un roman insolite dont « l’inquiétante étrangeté » m’a immédiatement captivée. Shirley Jackson, spécialiste du roman fantastique, l’a écrit en 1965.

D’emblée, le lecteur est plongé dans une atmosphère étrange, quelque peu anxiogène. On y voit la jeune narratrice, Mary Katherine Blackwood, effectuer sa sortie hebdomadaire au village pour se ravitailler à l’épicerie. Elle est en butte à l’hostilité plus ou moins déclarée des gens du village. Mais sa condition sociale ( très assumée par ailleurs) – elle est issue d’une famille de hobereaux et habite le manoir qui jouxte le village – peut-elle à elle seule expliquer certaines remarques ? En tout cas, la demoiselle n’est pas dépourvue d’imagination et sait opposer à l’inimitié des villageois un masque imperturbable sans rien dévoiler des sentiments violents qui l’animent.Lire la suite »

Notre château d’Emmanuel Régniez

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Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Octave et Véra vivent retirés du monde, reclus dans une grande maison baptisée « Notre Château ». Le frère et la sœur ne fréquentent personne et ne reçoivent aucune visite. Rien ne trouble cette dyade fraternelle composée depuis une vingtaine d’années, à l’abri du temps et des regards, nichée dans cette forteresse familiale.

Les seuls visiteurs autorisés sont les livres qu’Octave part acheter chaque semaine à la librairie du centre ville.

Lire, c’est leur seule façon d’être au monde.Lire la suite »