Fin de mission est un recueil de nouvelles ayant obtenu le prestigieux National Book Award en 2014. C’est le premier livre de Phil Klay, ex-marine ayant servi en Irak.
Phil Klay se sert de son expérience de soldat pour mettre en scène dans chacune des douze nouvelles de ce recueil des hommes, soldats en exercice ou vétérans revenus à la vie civile, combattant sur le front ou « planqués » dans un bureau, des hommes dont il dresse un portrait hyperréaliste, parfois drôle et souvent désespéré. Il n’y a pas de super héros à la sauce hollywoodienne dans Fin de mission, seulement des hommes ordinaires et complexes.
Ce que j’ai le plus aimé, c’est la manière dont Phil Klay montre la fracture entre les vétérans et les Américains qui ne se sont pas engagés dans l’armée, ces derniers ayant tendance à considérer systématiquement les vétérans comme des héros, même s’ils n’ont jamais tenu une arme, même si leur engagement dans l’armée n’était pas lié à un choix patriotique mais à une nécessité : se payer des études.
L’hyperréalisme des dialogues m’a déstabilisé au début. Au début seulement, car cet hyperréalisme rend bien le rythme naturel du discours et renforce la crédibilité du propos.
Trois nouvelles m’ont particulièrement plu : Le dollar, une autre arme, où l’on suit une équipe de reconstruction provinciale chargée de mettre en œuvre des projets d’aide et où l’on se rend compte qu’il est plus simple de financer le modeste projet apicole d’une veuve vivant dans une région isolée que de rétablir le réseau d’acheminement d’eau potable d’une ville… A dix kliks au sud dans laquelle un soldat s’interroge sur les gens sur lesquels il tire mais qu’il ne voit pas car la zone de tir est située à plusieurs kilomètres du point d’impact. Et Ordres simplifiés, pour sa sobriété et sa brutalité.
Florence, 21/07/2015
Merci et bravo. Tout est bien amené ici, le ton, l’objet et la structure de ce livre.
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