Nouvel habillage pour les éditions Finitude

Pourquoi avez-vous choisi ce nouvel habillage pour la fiction contemporaine ?
Emmanuelle Boizet : Depuis quelque temps nous avons constaté, en discutant notamment avec des libraires, que nous étions dépourvus d’image permettant de nous identifier, une « image de maison ».  Beaucoup de gens achetaient l’un ou l’autre de nos livres sans pour autant réaliser qu’ils étaient publiés par la même maison d’édition, comme on identifie les ouvrages d’une même collection.  Nous ne nous étions pas donné la possibilité de capitaliser sur notre image et manquions d’identité visuelle, d’un élément clairement identifiable.
Le premier titre présenté dans cette nouvelle maquette est paru il y a trois semaines. Trois livres inaugurent cette nouvelle formule : deux romans français et un recueil de nouvelles américaines. Pour ces trois titres nous avons fait le choix de couvertures photo, mais par la suite il pourra s’agir d’autres éléments graphiques. Ce qui va rester ce sera le format, le bandeau et cette police de caractères utilisée pour le titre et l’auteur.

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En effet, nous avons également agrandi le format de nos livres car nous nous sommes aperçus qu’en librairie, sur les tables de littérature contemporaine,  nos livres avaient tendance à être complètement noyés et perdus. Dans cette catégorie, les formats ont tendance à devenir de plus en plus grands, ce qui n’est pas du tout le cas de livres d’auteurs plus anciens ou d’ouvrages liés au patrimoine.
Notre petit format pouvait laisser penser que nos livres étaient de facture précieuse, d’accès difficile ou les sujets confidentiels. Il ne s’agit pas de baisser la qualité de nos textes, mais d’éviter qu’un certain nombre de romanciers que nous publions pâtissent de ce déficit d’image.
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Vous avez fêté les 10 ans de votre maison d’édition en 2012. Quel regard portez-vous sur cette décennie ? Le chemin a-t-il été difficile ?

Ça n’a pas été difficile! Nous avons eu beaucoup de chance au départ d’être soutenu par la presse, puis par les libraires. Tout s’est fait petit à petit, nous avons d’abord travaillé de façon très artisanale et modeste, puis nous nous sommes progressivement professionnalisés. Rien à voir avec certaines maisons d’édition qui ont commencé avec un gros capital de départ. Je suis assez fière de notre catalogue et des auteurs que nous avons contribué à faire connaître ou redécouvrir. C’est l’essentiel et c’est extrêmement motivant.

Après Un truc très beau qui contient tout, vous publiez prochainement la suite de la correspondance de Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, Dingue de la vie & de toi & de tout. Comment vous est venu l’idée de publier ces lettres ?
La suite de cette correspondance sortira au mois d’avril. L’idée de publier les lettres de Neal Cassady nous est venue grâce à sa traductrice, Fanny Wallendorf.

Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre projet de publier le journal de Henry David Thoreau, un projet titanesque (plus de 7000 pages éditées en 15 volumes) ?
Là aussi, c’est une histoire de rencontre. Le traducteur est un ami que nous connaissons depuis longtemps. Il avait envie de traduire ce journal, mais ne trouvait aucune maison pour accepter de le faire. Il a hésité à nous en parler car il craignait que ce soit trop volumineux et trop cher. Finalement, nous avons décidé de le faire ensemble. La traduction du quatrième volume doit nous arriver cette semaine et nous en espérons une publication à l’automne prochain.

Le partenariat avec vos traducteurs est donc un pilier essentiel ?
Tout à fait. Avec la manière de travailler qui est la nôtre, comme dans d’autres petites maisons d’édition, nous développons des liens personnels et amicaux avec nos traducteurs. Ce sont des relations très importantes.

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Vous éditez une revue intitulée Capharnaüm qui paraît en moyenne tous les ans.
Oui. Le prochain volume de cette revue paraîtra au mois de mai et s’intitulera Drôles d’idées. (ndlr: cette revue s’achète en librairie ou directement auprès de l’éditeur)

Un projet dont vous souhaitez nous parler ?
Je suis très heureuse d’un roman que nous publions en février, Les batailles d’Hastings d’Eric Haviland. Cet auteur avait déjà publié dans les années 80-90, avait arrêté d’écrire et a repris la plume récemment. Nous avons reçu son manuscrit par la poste. C’est un roman très court qui a pour cadre un pensionnat de jeunes filles en Angleterre. Ce livre rappelle les romans psychologiques anglais à la Henry James, mais dans un style très contemporain. L’auteur y développe un univers qui lui est très personnel, son roman est formidable. Il sera d’ailleurs présent à l’Escale du Livre en avril prochain.

Propos recueillis par Marisa le 27/01/2015

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