Très tôt, les hommes ont cherché à éviter la transgression. Quand celle-ci émerge, dès l’Antiquité, la répression agit. Les Romains n’acceptent pas Epicure et encore moins ses idées qui remettent en cause les dieux. Les chrétiens lui collent une image de débauché, de dépravé… Et ses idées tombent dans l’oubli au fond de vieux monastères où des moines consciencieux et dociles réécrivent inlassablement les rares manuscrits qui ont réussi à survivre aux différentes censures. Il faut dire qu’on ne demande pas aux moines de faire preuve d’esprit critique ! Heureusement, sinon de nombreux textes antiques auraient été perdus dans le couloir du temps…
Et puis, vient le temps de la redécouverte. La Renaissance et ses humanistes vouent une véritable passion à l’Antiquité. Patiemment, ils écument les sombres et humides archives des monastères d’Europe et mettent à jour les quelques rares perles antiques survivantes. Les textes, les auteurs transgressifs resurgissent. On les discute, les critique, les décortique, mais ils sont vivants. C’est le cas de Diogène Laërce, disciple d’Epicure, le sujet du livre de Stephen Greenblatt. Et si finalement ces philosophes transgressifs durant toute une partie de l’histoire, n’avaient pas tort ?
A lire donc, Quattrocento, où comment un homme érudit de la Renaissance met à jour des manuscrits antiques, l’impact de ces derniers à cette époque et leur évolution à travers l’histoire. Bel ouvrage sur des idées largement transgressives à leurs débuts et qui trouvent enfin écho aujourd’hui.
Merci à Laura pour cette belle lecture !
Bérengère, 25/08/2014
Comment ne pas avoir envie de se précipiter sur ce bouquin ? Merci de cette encourgeante invite !
RW
J’aimeJ’aime