Elle était allongée, silencieuse et belle sur le lit étroit, les mains croisées sur la poitrine, la longue chevelure s’élargissant comme un noir éventail autour de sa tête.

Sa peau, au cour des années, avait pris un teint jaune. Au toucher, elle était dure comme le cuir.

Je dois partir, dit l’homme. J’ai beaucoup à faire.
Tu me dis si tu as besoin de quelque chose, n’est-ce pas ?

Dans la série « je découvre les polars », ce livre de l’allemande Nele Neuhaus m’a tenue en haleine du prologue à la dernière ligne.
Tobias sort de prison après avoir purgé dix ans pour deux meurtres qu’il a toujours nié avoir commis. De retour dans son village où se sont déroulés les crimes, le jeune homme retrouve ses parents ruinés, soumis à la vindicte populaire.
Lorsque les inspecteurs Kirchhoff et von Bodenstein découvrent un squelette au fond d’une cuve, de vieux secrets resurgissent, comme profanés. Revient alors à la surface bien lisse d’un village allemand un passé que bien des habitants auraient préféré garder enfoui.
Avec beaucoup de talent, Nele Neuhaus déroule son récit plein de surprises et de rebondissements. Personnages hantés par les fantômes des deux jeunes filles assassinées ou tourmentés par leur conscience, poids de l’erreur judiciaire… Tous les ingrédients sont réunis dans cet excellent polar à lire de toute urgence !

Par Marisa