Jean Echenoz, Editions de Minuit, 2012
En triant des documents suite au décès d’un proche, Jean Echenoz découvre des carnets rédigés par un appelé durant la Grande Guerre. Poussé par la curiosité, il retranscrit ces carnets, suit le mouvement des troupes sur des cartes géographiques et, de fil en aiguille, se documente sur la guerre durant de longs mois.
Tout naturellement, il décide d’en faire un roman. Après la trilogie Ravel, Courir, Des éclairs, romans sur la vie de personnages réels, Jean Echenoz imagine l’histoire de cinq hommes partis à la guerre et d’une femme qui en attend deux d’entre eux, Anthime et son frère Charles.
Là où l’écrivain excelle, c’est dans son choix de ne pas dresser une fresque interminable sur la Grande Guerre. A l’image de son titre, le roman sera bref, concis, resserré, percutant, car « tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur cet opéra sordide et puant ». C’est un pari réussi puisqu’en 124 pages, tout est dit.
Marisa