Les Hautes Herbes

 

Les Hautes Herbes d’Hubert Voignier est une partition de poésie, composée de quatre mouvements : impulsif, récitatif, dérivatif et méditatif. La porte de cet univers est la jaquette, dont l’éditeur a pris soin d’agrémenter le livre. Elle est tissée, fibreuse et recouverte d’ombelles, et de nuances vertes différentes, promesses du texte à venir. A l’intérieur, les illustrations d’Estelle Aguelon sont aussi discrètes que les fleurs sauvages qu’elles représentent, pour disparaitre dans la couleur de la police utilisée, celle des champs.

En pénétrant Les Hautes Herbes, j’ai fait corps avec la Nature, dans un dialogue sensoriel et charnel. J’attendais, patiemment, son réveil. Je le redécouvrais au plus près d’elle-même, dans tous ses bruissements, des bourdonnements d’insectes au vent dans les feuilles palmées de la trolle. Je humais les odeurs multiples des fleurs, des moments de la journée, des évènements jusqu’à éternuer, submergée par le pollen. Enfin, j’ai aimé l’écriture du poète lyonnais qui est précise, savante aussi dans l’innombrable dénomination des fleurs, qui appelle à la rêverie. Le printemps revenu diffuse ses beautés, on ne peut plus naturelles, et distille un furieux désir de stopper les habitudes quotidiennes et, surtout, leur rythme cyclique et effréné. Dans ce récit, tous les verts sont tendres, à l’émotion de la sève qui monte, à croire qu’elle serait aussi notre carburant pour les mois à venir.

Bérengère, 9 août 2018

Vous pouvez aussi écouter des extraits en postcast sur France culture, lus par des membres de la Comédie française qui mettent en valeur ce texte.

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