Pain amer retrace la vie de Marina.
Petite-fille de Russes blancs ayant fui leur pays suite à la prise du pouvoir par les bolchéviques, elle naît en France. La vie d’émigrés n’est pas simple pour ses parents, mais son enfance est douce et aimante. Elle grandit sur la Côte d’Azur, tombe amoureuse de Marc et attend ses 21 ans pour l’épouser.
Ce destin tout tracé est remis en question lorsque sa famille décide de retourner dans son pays.
Nous sommes en 1946, Staline fait miroiter une vie meilleure à ces anciens exclus qui ne tardent pas à revenir au pays, persuadés d’y saisir la chance de leur vie. Les autorités soviétiques assurent le voyage et le déménagement, un bel appartement avec salle de bain les attend, il n’y a pas de chômage et les vacances à la plage sont offertes, tout comme la scolarité. Une propagande bien ficelée !
Dans un premier temps, Marina s’oppose à ce départ, soutenue par Marc et ses amis. Elle n’a que 19 ans et finit par accepter d’accompagner ses parents avec l’idée d’un retour, dès sa majorité. Elle ne sait pas alors ce qui l’attend.
Ce roman est captivant. Tout en nous informant sur les conditions de vie en URSS, Marie-Odile Ascher a su décrire des personnages attachants, dans une ambiance à la fois glacée et émouvante. Nous suivons cette famille de sept enfants dont le seul but sera de survivre là où elle croyait trouver l’ataraxie. Marina va subir des humiliations et des injustices et toute cette famille va vivre dans l’inconfort et la précarité.
Tel un fantôme du bonheur, Marc reste présent pendant tout le roman. Seul l’amour éprouvé pour lui permettra à Marina de résister à la misère et à la négation de sa propre personne.
C’est un livre fort bien documenté sur la réalité soviétique où tous les hommes ne sont pas égaux, contrairement à ce qu’on leur avait fait croire.
Babeth, 9 novembre 2017
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