En janvier dernier sortait chez Gallmeister Dans la forêt, le premier roman post-apocalyptique de l’Américaine Jean Hegland. Lors de sa parution aux Etats-Unis en 1996, ce livre a connu un véritable succès et fait l’objet d’une adaptation cinématographique.
L’atmosphère. Le monde s’effondre. Dans sa chute, il entraîne tout ce que notre civilisation avait construit jusqu’alors. Le quotidien des gens, leur mode de vie, tout est voué à disparaître.
La coupure d’électricité et la pénurie d’essence compliquent considérablement les déplacements et condamnent à l’inutilité et à l’obsolescence tout ce qui fonctionnait grâce à elles.
Plus profondément, c’est la notion même de société qui touche à sa fin. Les villes se dépeuplent, les gens meurent, terrassés par les maladies, faute de soins. Les survivants fuient dans l’espoir de trouver un ailleurs où la vie semble encore possible.
Mais attendez ne partez pas encore…
La petite lueur d’espoir. Au coeur de la forêt californienne, deux soeurs tentent de survivre dans leur maison familiale. Jour après jour, elles luttent pour subsister, cherchant par tous les moyens à prolonger leur si fragile existence, tenues par l’espoir d’assister à la résurgence du monde d’avant.
Ce qui leur donne la force de rester, c’est leur faculté de rêver : l’une souhaite devenir danseuse, l’autre rentrer à l’université. A leur manière, elles constituent un foyer de résistance, un dernier bastion de vie.
Le rythme. La lecture de ce roman est un véritable plaisir. Passant aisément du suspense à la réflexion, de pages très poétiques à des dialogues plus terrestres, Jean Hegland réussit le pari de nous tenir en haleine de la première à la dernière page.
Cormac McCarthy avait choisi le combat d’un père et de son fils dans La route, Jean Hegland met en scène deux soeurs qui choisissent de rester, tant qu’elles le peuvent, au coeur de la forêt.
Un roman extraordinaire gorgé de vie, à lire de toute urgence.
Marisa, 13 avril 2017