Le 29ème Festival du premier roman ce tient à Chambéry ce week-end. L’occasion était trop belle pour les Liseuses que nous sommes de demander à Claire Schneider, présidente de l’association Lectures Plurielles, organisatrice du festival, et Olivia Benoist-Bombled, directrice artistique, de nous présenter les atouts de ce festival.
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Comment est né le Festival du premier roman de Chambéry ?
Olivia Benoist-Bombled Un enseignant d’un lycée technique de Chambéry voulait trouver un moyen de faire lire ses élèves. Il s’est dit que leur faire lire des livres d’auteurs vivants pouvait les encourager à lire. Et sur le même principe qu’aujourd’hui, les élèves ont lu des livres et sélectionné ceux dont ils voulaient rencontrer leurs auteurs. L’année suivante, des bibliothèques ont été intégrées et c’est ainsi qu’a commencé à se développer ce festival.
Il y a plusieurs lauréats… Il n’y a pas qu’un seul gagnant…
Claire Schneider Ce qu’on gagne, c’est la rencontre, le plaisir de l’échange. C’est un concept difficile à expliquer et pas très médiatique…
Comment fonctionnent les comités de lecture ?
C.S. Tous les premiers romans sont lus d’abord par un comité de pré-sélection qui est composé de lecteurs aguerris –des bibliothécaires, des libraires, des enseignants mais aussi des amateurs. Cette année, la pré-sélection comptait environ 70 premiers romans qui ont été mis en lecture dans ces comités. Les comités se réunissent tous les quinze jours, de septembre à mars, puis nous leur demandons de choisir les livres dont ils aimeraient rencontrer les auteurs.
Il y a des débats au sein des comités…
C.S. Oui et aussi entre les comités car nous organisons des apéros littéraires avec plusieurs comités… Et là c’est la « battle » ! Ces rencontres nous permettre de voir les romans qui émergent et ceux qui suscitent des questionnements.
Est-ce que vous donnez des grilles de lecture aux lecteurs ?
O. B.-B. Non. Chaque groupe a son fonctionnement. Seul le comité de pré-sélection a des grilles de lecture.
C.S. Certains comités ont un fonctionnement plus scolaire, d’autre privilégient les coups de cœurs.
Qui modère les débats ?
O. B.-B. Des professionnels, mais aussi des bénévoles et des enseignants pour les rencontres avec les scolaires. L’idée est aussi de laisser la place au public dans les rencontres.
C.S. Les auteurs nous font souvent remarquer que les questions des lecteurs sont différentes car leurs livres ont été lus ; les questions sont plus en lien avec le contenu du livre, ou un thème développé dans le roman ; il y a des lecteurs qui contestent certaines fins ou certains passages ! Les auteurs apprécient ces rencontres car elles sont riches.
Vous organisez aussi des résidences d’écrivains…
O. B.-B. Oui, des micro-résidences que l’on propose à des auteurs dont on a apprécié le premier roman et à qui l’on propose de revenir pendant le festival.
Propos recueillis par Florence et Marisa, 28/05/2016