J’ai lu Les nouveaux monstres de Simonetta Greggio roman en lice pour le Prix des lecteurs de l’Escale du Livre 2015. Il y est décrit la vie politique italienne des trente dernières années, l’avènement de Berlusconi et ses liens avec la mafia. Le ton est engagé, l’auteure ne fait pas dans la demi-mesure. Le style est beau, gourmand.
On suit avec plaisir l’enquête d’Aria, journaliste, et sa correspondance avec son oncle Saverio, jésuite. Cependant, le personnage central de ce livre est bien la vie politique italienne, les personnages fictifs n’étant que prétexte pour décrire la corruption de l’Etat et le rôle de la mafia dans le système. Et bien qu’il soit conçu comme une fiction, le souffle romanesque ne prend pas. Je me suis demandée au cours de ma lecture pourquoi l’auteure avait choisi la fiction plutôt que l’essai, qui aurait peut-être été plus approprié. Les événements marquants qui sont relatés sont archi connus, on peut prendre pour exemple les assassinats d’Aldo Moro, des juges Falcone et Borsellino, etc. et le lecteur en ressort avec l’impression de n’avoir rien appris qu’il ne savait déjà.
Il faut reconnaître à l’auteure sa détermination : elle va jusqu’au bout de sa démarche, commencée avec La Dolce Vita, qui retraçait vingt ans de la vie politique italienne de la fin des années 50 à 1978. Et son courage, car ils ne sont pas si nombreux ceux qui dénoncent publiquement le système mafieux.
Florence, 19/02/2015
Je viens de terminer la lecture de ces nouveaux monstres et j’ai beaucoup aimé ce livre. Le choix de Simonetta Greggio de croiser l’histoire récente de son pays avec celle de sa jeune héroïne permet pour moi de ressentir avec beaucoup d’empathie la violence ordinaire qui sévit au pays de la supposée dolce vita. La construction romanesque est très subtile, les personnages complexes et le récit change la vision que l’on pouvait avoir de l’Italie.
Un roman que je recommande !
Hélène
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