Tous les jours, Suzanne de La Grande Sophie

Voilà 20 ans que j’écoute La Grande Sophie. Découverte lors du festival « Jours de fête à Mussonville » à Bègles en 2004, j’ai craqué pour cette nana atypique. Je ne suis pas une dingos de la foule et des concerts, pourtant en 2013, j’embarque ma copine basque, la petite Sophie, rencontrer La Grande à Tarnos sous un chapiteau au Festimai. J’étais au bord des larmes lorsqu’elle est descendue dans le public tout près de nous. En 2019, c’est au Rocher Palmer que je retrouve la Grande Sophie, avec toujours autant d’émotions.

Alors, évidemment, lorsque je découvre qu’elle a écrit un livre et qu’elle passe à l’entrepôt du Haillan…je fonce. Ma place pour le spectacle est au chaud depuis deux mois sur mon bureau et j’attends patiemment le 14 mars. Le livre Tous les jours Suzanne, je viens de le terminer. La Grande Sophie est née comme moi en 1969, et Suzanne est un prénom auquel je suis attachée, puisque c’est le second prénom de ma fille et qu’il me rappelle un être cher. Ça faisait trop de coïncidences pour passer à côté. Les lettres que la Grande Sophie adresse à Suzanne nous dévoilent ses failles, ses doutes, ses joies et ses peines.

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Vinegar Girl

Pour un roman dont le titre est Vinegar Girl, que l’on pourrait traduire littéralement par « une fille au vinaigre », celui-ci est charmant et délicieusement sarcastique.

Kate Baptista manque de diplomatie. Elle dit ce qu’elle pense sans prendre le soin d’enrober ses propos dans un peu de courtoisie. Elle va au plus direct dans ses relations comme dans sa manière de manger du bœuf séché : en le découpant aux ciseaux. Ce manque de tact cache (à peine) une existence morne, plus subie que choisie. A trente ans, elle vit toujours chez son père, un scientifique distant plus intéressé par ses sujets de recherche que par ses filles, et tente sans véritable succès d’élever sa jeune sœur Bunny. Elle occupe un emploi d’assistante dans une école maternelle… par défaut.

Le moins que l’on puisse dire, c’était que Kate n’avait jamais envisagé de travailler dans une école maternelle. Cependant, au cours de sa deuxième année d’université, elle avait dit à son professeur de botanique que son explication de la photosynthèse était « foireuse ». Une chose en entraînant une autre, on avait fini par lui demander de partir. 

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Voici des ailes de Maurice Leblanc

maurice-leblanc-voici-des-ailes-liseuses-de-bordeauxA bicyclette, il y avait Madeleine, Régine, Pascal et puis Guillaume. Deux couples d’amis délaissent Paris et ses mondanités pour vagabonder sur les chemins de Normandie et de Bretagne. Voici des ailes, celles de la liberté toute nouvelle qu’apporte la bicyclette. Les corps exultent au pluriel, masculin et féminin. C’est étonnant, c’est la première fois.

A tire d’aile, Madeleine ne se reconnaît plus, Régine non plus, d’ailleurs. Les deux amies découvrent leur corps en mouvement. Au début, c’est dur. Elles sont pétries de courbatures. Mais, petit à petit, elles se mettent à son écoute, avec plaisir. La nature décide, enchanteresse, mutine et protectrice. Et les amours s’inversent, surpris ou pas, chacun à son rythme de bicyclette. Maurice Leblanc apparaît sous un jour différent et délaisse notre gentleman-cambrioleur pour une rafraîchissante et coquine randonnée, certes un peu désuète mais tellement agréable en ce début d’année. Laissez-vous porter par les ailes de liberté de la bicyclette ! 

Bérengère, 5 janvier 2017

Deux Liseuses ont lu… Certaines n’avaient jamais vu la mer

julie-otsuka-certaines-n-avaient-jamais-vu-la-mer-liseuses-de-bordeauxL’avis de Florence

 

Comme dans son précédent roman, Julie Otsuka décrit avec force la vie d’immigrés japonais aux Etats-Unis. Mais alors que dans L’empereur était un dieu elle rattache son récit aux conséquences de l’attaque de Pearl Harbour, dans Certaines n’avaient jamais vu la mer, elle décrit l’arrivée des migrantes une vingtaine d’années plus tôt.Lire la suite »