
Rencontre ce dimanche 13 octobre à l’occasion du salon du livre Lire en Poche d’une sémillante jeune autrice, Manon Fargetton, très suivie par un jeune public allant de 8 à 18 ans et pourquoi pas à 88 ans, si l’on en croit l’intérêt manifesté par les adultes présents à la rencontre.
En effet, dans ses nombreux livres, Manon Fargetton explore tous les univers, fantastique, fantasy, réaliste même, dans des romans contemporains comme par exemple « Quand vient la vague » suivi de « En plein vol » écrit en collaboration avec Jean-Christophe Tixier où une fratrie affronte la trahison de leurs parents, de science fiction sous la forme d’un roman d’apocalypse « Dix jours avant la fin du monde » qui conduit le lecteur à s’interroger sur le sens ultime de la vie quand le monde s’anéantit, ou encore « Tout ce que dit Manon est vrai », roman très personnel où l’auteure raconte l’histoire d’une emprise qu’elle a elle-même vécu pendant l’élaboration de son premier livre.
Ces livres prennent souvent la forme d’un récit choral, procédé qu’elle peut reprendre dans ses séries destinées aux plus jeunes comme Les Plieurs de temps ou Les Tisseurs de rêves où elle privilégie le point de vue d’un personnage. Les lecteurs, à en croire ceux qui étaient présents à la rencontre, apprécient le procédé car, disent-ils, cela les amènent à se questionner. « Qu’est-ce que j’aurais fait si j’avais été à sa place ? », « Y-a-t-il de vrais gentils et de vrais méchants ? », « Peut-on posséder toute la vérité ? »

Ce qui a bluffé tout le monde au cours de cet échange, c’est la production « à jet continu » ou presque de l’auteure parce que son imagination ne semble jamais se tarir. Une question comme « écrivez-vous plusieurs livres à la fois ? » lui a permis d’expliquer comment elle s’y prenait, comment elle notait d’abord les idées qui lui venaient, comment elle les « conglomérait » (sic) puis comment elle les laissait infuser le temps qu’elle finisse une écriture en cours.
La demande impatiente des divers éditeurs (Milan, Gallimard jeunesse, Rageot, Héloïse d’Ormesson) ajoutée à cette activité de conception et d’écriture déjà très dense, aurait pu accroître ce travail déjà colossal mais Manon dit s’être disciplinée aujourd’hui en se fixant des « heures de bureau » pour travailler, car dit-elle « écrire, c’est un métier » et il y a donc un temps pour exercer son métier et un temps pour faire autre chose.
On peut penser néanmoins sans trop se tromper que ce temps pour autre chose ne laisse pas longtemps au repos l’imagination de Manon Fargetton.
Véronique, octobre 2024