Le cas Eduard Einstein

Tout le monde connaît Albert Einstein. Mais beaucoup ignorent que dans l’ombre du génie vivaient sa femme et leurs deux fils, dont le cadet, Eduard, souffrant de schizophrénie.

« Avoir pour père le génie du siècle ne m’a jamais servi à rien. »

Interné à l’âge de vingt ans dans une institution psychiatrique à Zurich, Eduard n’apparaît presque jamais dans les biographies consacrés au physicien. Albert se confie peu sur sa famille, et encore moins sur son fils cadet, sa douleur et sa faille. Lui qui a défié les lois de l’univers et révolutionné notre conception de l’espace et du temps disait d’Eduard :

« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. »

C’est à l’occasion de recherches pour une biographie sur Albert Einstein que Laurent Seksik apprend l’existence d’Eduard. « Je trouvai la tragédie d’un homme. Une blessure […] C’est une histoire qui m’a bouleversé et qui m’a hanté ». C’est décidé, il consacrera un livre à Eduard, pour « faire résonner la voix de ce fils oublié », car donner la parole à Eduard est le plus bel hommage possible.

Tout naturellement, la voix de Mileva se fait aussi entendre, la mère courage, désespérée et aimante, et celle d’Albert lui fait écho, transformant cette tragédie en huit clos familial.  

Pourquoi Albert Einstein a-t-il quitté son fils en 1933 pour fuir le nazisme et ne l’a jamais revu pendant les vingt-deux ans qui ont suivi ? Nous ne connaîtrons jamais la réponse. Et nous ne sommes pas là pour juger. L’essentiel est d’avoir sorti Eduard de son purgatoire, de lui avoir redonné vie aux yeux du monde.

Marisa, 6 mars 2019.

Vous voulez réagir à ce post ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s