L’Escale du livre, c’est aussi l’occasion de découvrir des librairies pas comme les autres. Rémi et Christine, deux libraires, m’ont présenté la librairie du Muguet qui se veut militante et indépendante. Aucun de ceux qui travaillent ici ne sont rétribués et la librairie fonctionne en autogestion. Toutes les tâches sont partagées,  de l’achat des livres jusqu’à l’entretien du local.

« On s’est réparti les éditeurs et les auteurs », explique Rémi. « C’est un travail sur le long terme pour se tenir informé de tout ce qui va être publié. Nous travaillons avec des éditeurs 100 % indépendants des marchands de canons et des grands groupes. » A ceci Christine ajoute : « Nous ne sommes pas dans une démarche commerciale. Le peu de bénéfice qui est fait nous sert à subventionner les animations et les déplacements d’auteurs. »

Et ces animations sont indispensables pour faire connaître ce petit espace éloigné de tout. En grande partie destinée aux militants de l’Athénée libertaire, la librairie est ouverte à tous ceux qui s’intéressent au milieu de la critique sociale. On y trouve des livres sur le féminisme, la répression, les questions sur l’enfermement ou le sécuritaire …

Être présent à l’Escale du livre leur permet de s’ouvrir et de se faire connaître. Pour l’Escale, ils ont initié un débat autour du livre Roms et riverains. Une politique municipale de la race d’Eric Fassin et Aurélie Windels. Les auteurs ont expliqué comment s’est institutionnalisée une politique de discrimination des roms appuyée sur un racisme culturel revendiqué.

Les bénévoles de la librairie font une dizaine de tables de presse par an. Rémi est convaincu qu’utiliser le livre permet de diffuser des idées de liberté.

Nous sommes fidèles à une vieille tradition issue du mouvement ouvrier qui considère le livre comme un objet émancipateur.