Miss Eliza d’Annabel Abbs

Si vous aimez la poésie et cuisiner, ce livre est fait pour vous. Inspiré de la vie d’Eliza Acton, poétesse mais également créatrice du livre de cuisine moderne, ce roman met en lumière cette personnalité méconnue du milieu du XIXème siècle en Angleterre. Les livres de cuisine existaient avant que ne paraisse le sien, mais aucun ne listait les ingrédients ni les proportions. Son livre révolutionne l’écriture culinaire par sa nouveauté en mettant fin aux approximations dans les mesures et l’écriture inélégante de ses prédécesseurs. De plus, elle cherchait à trouver les mots justes pour écrire une recette. Tout comme un poème, elle considérait qu’elle devait être le reflet exact de notre cœur. Car « un bon plat peut arrêter le temps », on peut sentir l’extase du moment. Au-delà de sa volonté de faire un livre accessible aux ménagères, elle voulait écrire.

J’ai aimé l’écriture distinguée d’Annabel Abbs qui reflète bien l’ambiance de l’Angleterre victorienne. Partant de documents d’archives sur Eliza Acton, l’autrice a imaginé une histoire sur la relation d’amitié entre Eliza et son aide cuisinière Ann Kirby. Elle utilise une intrigue autour de secrets de famille qui vient rythmer l’évolution des expériences culinaires que ces deux femmes vont entreprendre pour rédiger ce fameux livre de cuisine qui deviendra un best-seller en Angleterre.

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Rencontre avec Camille Cornu


Dans Habiletés sociales, une très jeune femme prend des cours à l’hôpital pour apprendre à se comporter en société d’une façon adaptée. Elle a grandi dans un foyer pour enfants abandonnés qui menace de la mettre dehors. Sa vie s’entremêle à celle de Framboise, une jeune femme qui lui ressemble et à celle de l’Actrice avec qui elle entretient une relation amoureuse.

Un roman initiatique, qui joue avec le langage et invente un monde où l’on doit acquérir la « saveur vanille » si l’on veut sortir du statut de « Hors-saveur ». Un monde qui ressemble beaucoup au nôtre ?

Retour sur l’entretien mené par Babeth dans le cadre de l’Escale du livre, le 8 avril 2018.

Babeth : Comment est née l’héroïne de ce roman ?

Camille Cornu : Tout part du Manuel des habiletés sociales, qui existe vraiment et dont je voulais parler. Un manuel qui apprend à se comporter de façon adaptée avec les autres.Lire la suite »

Un été à quatre mains

 

Le 23 mars dernier, les Ateliers Henry Dougier ont lancé une nouvelle collection consacrée à la littérature française, proposant pour premier titre un roman de Gaëlle Josse, Un été à quatre mains.

Résumé éditeur : Parfois, il suffit de quelques jours pour dire toute une vie… Franz Schubert, compositeur déjà reconnu mais désargenté, a été invité comme maître de musique de deux jeunes filles de la haute aristocratie viennoise, dans leur somptueuse résidence d’été en Hongrie. Franz reconnaît bientôt en l’une des deux comtesses, Caroline, la plus jeune et la plus talentueuse, son âme sœur. Cet amour, cependant, va se briser sur les conventions et les interdits de caste. Cette passion fut-elle partagée ? Certains gestes, même les plus ténus, ne sont-ils pas, parfois, des aveux ? Un été à quatre mains explore les invisibles mouvements du cœur, et le mystère d’une histoire entre deux êtres qui rêvent d’un monde où ils trouveraient enfin leur place.

Notre avis : Lire Gaëlle Josse est une expérience à la fois poétique et reposante. Bercée par la musique de Schubert depuis son plus jeune âge, l’auteure nous livre un récit au phrasé délicat. La musicalité de son texte rappelle d’ailleurs l’œuvre du compositeur viennois : sobriété élégante, beauté discrète, sans fioriture inutile.

« Schubert parle au coeur, en accompagnant les plus ténus, les plus impalpables de nos états émotionnels intérieurs, sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité, comme la main d’un ami posée sur notre épaule. »

Malgré sa brièveté, ce texte constitue une belle plongée dans l’univers de Schubert.

Marisa, 9/4/2017

 

Déneiger le ciel d’André Bucher

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Voilà aux éditions Sabine Wespieser un petit bonheur de lecture pour cette nouvelle année !

Vous le lirez sans doute d’une seule traite, et l’idéal serait de le lire au coin d’un feu, alors qu’il neige au dehors… Mais à défaut de montagnes et de flocons, l’auteur saura vous emmener, un 23 décembre, dans une rude nature qui confronte parfois l’homme à son histoire, ses limites et ses ressources.

L’histoire est celle d’une nuit bien insolite au fond d’une vallée reculée des Alpes… Pour la première fois depuis vingt ans, David ne partira pas déneiger les routes avec son tracteur. David est veuf. Il est seul dans sa ferme isolée et attend la visite de son « presque » fils. Le jeune homme a annoncé sa venue tardivement et a décidé de finir le trajet à pied, malgré la tempête. Le ciel n’est plus qu’un rideau de neige, le froid gèle les cascades. David s’inquiète…. Il part alors à la rencontre de ce « presque » fils, sur les chemins de silence et de glace.Lire la suite »