Les bookfaces de Mollat

C’est désormais un rendez-vous incontournable sur Instagram : tous les lundis, la librairie Mollat publie sur son compte un bookface, sorte de selfie imaginé à partir d’une couverture de livre. Un jeu littéraire qui compte des fans dans le monde entier. Rencontre avec David Pigeret, responsable du rayon Beaux-Arts, qui, m’a-t-on dit, y est pour quelque chose…

Bookface Mollat

Comment est né le projet des bookfaces ? Il y a quelques années, mon collègue et moi nous sommes amusés à faire des photos en nous inspirant du procédé des sleevefaces, selfies imaginés à partir de pochettes de disques vinyles. Nous avons eu l’idée de faire la même chose avec des couvertures de livres, ce qui permettait d’être plus créatifs, car les formats sont très variés. Nous faisions ces photos pour nous, sans les diffuser, on trouvait cela amusant.Lire la suite »

L’événement : le festival de la BD d’Angoulême

L’événement de ce mois de janvier, c’est le festival de la BD.
La 46ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême démarre ce jeudi. Alors que certains salons du livre ont du mal à faire passer la pilule des animations payantes, ce festival cartonne malgré l’augmentation des prix.
J’ai demandé à Elodie et Guillaume, grands amateurs de bande dessinée, leur témoignage. Je les remercie chaleureusement pour tous ces détails.

Depuis combien de temps participez vous au festival d’Angoulême ? Nous participons au FIBD chaque année depuis 2015, ce sera donc notre cinquième édition.Lire la suite »

Negar Djavadi : une femme libre

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Négar Djavadi vient de recevoir le prix Lire en poche de littérature française 2018 pour Désorientale. On entend un cri dans la salle lors de la remise du prix au Théâtre des Quatre Saisons à Gradignan : c’est moi. Je suis heureuse. Comme beaucoup, j’ai été bouleversée par ce roman. Ce n’est pas la première fois que je la rencontre, mais je n’avais jusqu’à présent jamais osé lui parler. Cette fois-ci, j’y vais car je veux savoir comment son métier et sa vie s’entremêlent à l’écriture. 
Négar est scénariste. Ça l’occupe à plein temps, alors l’écriture de son roman s’est faite très tôt le matin, dès le réveil. Ça ne lui coûte pas de travailler tôt. Elle prend des notes à la main sur ses cahiers, mais la rédaction se fait toujours sur ordinateur. La journée, elle travaille sur plusieurs projets de scénarios.
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« On peut écrire le scénario, ou juste faire un résumé, ou faire une correction. Le métier de scénariste, c’est une autre forme d’écriture, on est moins libre.On écrit forcément pour une industrie (cinéma, tv, …). Dès l’écriture, il faut avoir conscience de ce que ça va coûter. Faire tomber un frigo du quatrième étage ça implique des contraintes. Contraintes de décor, de personnages. Une fois que l’on a écrit un scénario, cela part dans d’autres mains et ça devient un film. »
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Pour elle, il faut être très organisé quand on est écrivain, c’est une discipline. 
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« Pour un roman, personne ne vous attend. Les scénarios, c’est beaucoup de contraintes. Dans l’écriture du roman je me sentais tellement libre en comparaison que je me suis permis de mettre des slashs entre les mots sans réelle raison : une totale liberté ! Et puis il faut se donner du temps pour lire aussi. Théorie/analyse/pratique : j’ai toujours appris ça dans le cinéma. Il faut lire, puis analyser ce qu’on lit, pourquoi ça nous touche, et après on passe à la pratique. »
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Avec son roman Désorientale, elle était la réalisatrice de cette histoire. 
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« J’ai mis quelques gros plans, quelques travellings, quelques zooms. Je suis incapable d’écrire si je ne vois pas. Pour mon roman, je ne savais pas où j’allais. Je n’avais pas fait de plan, ce n’était pas prémédité. Je savais grosso modo qu’il y aurait deux parties, la France et l’Iran. Je savais qu’il fallait que je remonte très loin parce que j’avais beaucoup à dire sur l’Histoire de l’Iran. J’étais confrontée au problème de l’histoire avec un grand H en toile de fond et les personnages, mais comment faire le lien ? A un moment donné j’ai décidé que chaque personnage porterait un point de l’histoire de l’Iran, qu’il y aurait une sorte de collision entre un moment de l’histoire et ce qui arrive à ce personnage. Par exemple pour Montazemolmolk c’était la révolution constitutionnelle de 1904. »
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Si elle n’avait pas été scénariste, elle ne sait pas si elle aurait osé relever le défi de faire des flash-back.
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« Nous avons des techniques d’écriture particulières quand on est scénariste. En scénario par exemple, lorsqu’on passe d’un personnage à un autre, on fait en sorte que ce soit un moment très fort pour qu’on ne l’oublie pas. On peut mettre du dramatique mais il ne faut pas que ce soit gratuit. Tout doit être construit autour. »
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Pendant l’interview, des lecteurs s’approchent les yeux brillants, avec ce besoin de lui dire, comme moi, combien Désorientale nous a ému. La réussite de ce livre est sûrement, en partie, liée à sa construction qui nous fait vivre les EVENEMENTS comme dans un film. Encore une belle rencontre.
Merci Lire en poche !
Babeth, 20 octobre 2018

Derek Munn : « Il faut de la surprise dans l’écriture »

L’Ire des Marges est une jeune maison d’édition prometteuse qui publie notamment les ouvrages de Derek Munn, écrivain d’origine anglaise établi en France depuis plusieurs années. Dans le catalogue de l’éditeur, Bérengère a choisi Le cavalier, dernier roman de Derek Munn, un livre qu’elle a beaucoup aimé, au point d’interviewer son auteur…

S’aventurer dans un livre de la maison d’édition talençaise L’Ire des Marges, c’est renouer avec la tradition de l’objet-livre. En effet, dans la collection « Majuscule », il a un dos à nu, sans couverture. Les coutures de fil rouge mettent le livre à l’état brut et créent une intimité avec son lecteur. Au toucher, vous avez déjà le plaisir de la lecture.

C’est avec Le cavalier, ouvrage de Derek Munn, que je me suis hasardée dans son catalogue. L’auteur raconte l’histoire de Jean qui décide de se faire confectionner une paire de bottes et de partir en voyage avec sa jument. Nous sommes au XIXème siècle et Jean voudrait rejoindre Paris pour rendre visite à ses enfants, maintenant adultes. C’est un récit fragmenté en soixante-quatre chapitres, comme les épisodes marquants d’une vie. Ces tableaux représentent les soixante-quatre cases d’un échiquier, jeu dont est friand le personnage principal.Lire la suite »