La récréation est finie sortira le 21 août aux Editions du sous-sol. Il s’agit du deuxième roman de l’auteur, encore inconnu en France car c’est son premier roman traduit en français. La récréation est finie ou l’histoire de Marcello qui se lance un peu par hasard dans la rédaction d’une thèse de doctorat sur Tito Sella, un terroriste-écrivain des années de plomb. Marcello le dit lui-même :
Dans ma vie, je n’ai jamais pris aucune décision importante de manière consciente. Ce qui a provoqué mes actions, c’est toujours une combinaison de hasard, d’inertie et d’abandon inconditionnel à des circonstances extérieures. Il en est allé de même avec mon doctorat.
Sauf que cet état d’abandon et de disponibilité est peut-être le seul vraiment propice à faire advenir quelque chose. L’histoire de Marcello est celle de quelqu’un qui ne cherchant rien trouve, précisément sans doute parce qu’a contrario de ses camarades d’Université, il néglige les enjeux et ne maîtrise pas les codes de l’univers dans lequel il décide sur le tard d’évoluer. Plus globalement, c’est sa vie qu’il néglige au sens « d’avoir une vie », « faire sa vie », « se construire une vie ». Eternel étudiant, il se trouve ainsi à entamer une thèse de lettres afin que son activité corresponde mieux à son statut devenu quelque peu usurpé et injustifié à plus de trente ans. L’imposture comme remède à une usurpation, c’est en somme quelque chose de cet ordre qui le fait découvrir Tito Sella et, peu à peu, l’entremêlement de son œuvre et des évènements de sa vie. Peu à peu aussi, le décodage de ce lacis va lui tendre un miroir à l’aune duquel interroger sa propre vie.
Le roman raconte la découverte de ce miroir dont Marcello ne savait pas manquer, la découverte d’un point de repère pour pouvoir mieux se situer. Mais ce repère-là n’est pas factice a contrario de tous ceux qui se sont présentés jusqu’alors : obligations sociales, familiales, apparats universitaires… La récréation est finie est ainsi tout à la fois une plongée drôle et percutante dans les arcanes du monde universitaire, faisant de Dario Ferrari un très digne successeur de David Lodge (!), et une interrogation sur la vie et l’identité car le dilettantisme de Marcello est finalement depuis le début l’expression d’une conviction forte : à quoi bon me choisir une vie tant que je ne me connais pas ?
France, août 2025
La récréation est finie, Dario Ferrari, 21 août, Editions du sous-sol