Déjà le titre est prometteur : Lait et miel, les deux éléments nécessaires et réconfortants d’un dimanche froid d’hiver.

A travers eux, la jeune poétesse se fraye un chemin dans sa féminité, en quête de sens et de reconnaissance, dans un monde machiste. Son écriture est une démarche féministe assumée et la sobriété de son écriture en fait sa beauté.

Le recueil est structuré en quatre parties : Souffrir, Aimer, Rompre et Guérir. Il décrit l’itinéraire d’une femme émigrée de couleur. Par exemple, dans la première section, sont regroupés des poèmes sur les abus et les humiliations vécues, dont le viol. Ici, la simplicité du style en transcrit tout le traumatisme, et en même temps, l’espoir est présent, nous entraînant vers les poèmes suivants. La partie Aimer s’ouvre sur une poésie évoquant l’amour paternel, pour revendiquer ensuite le droit au plaisir dans une mise en scène de la sexualité féminine, tout en finesse.

Enfin, la poétesse a complété de nombreux textes de dessins stylisés illustrant les différents sujets qui lui sont chers. Son but est de faire comprendre comment le poème peut et doit aussi être lu sans courir la métaphore.

J’ai beaucoup aimé cette écriture qui retrace la vie d’une femme dans sa rudesse, son âpreté aussi, mais surtout dans son amour et l’espoir que sa poésie dégage. A l’heure de la parole des femmes, en voilà une toute en délicatesse, qui mérite que l’on s’y attarde.

Bérengère, 21 septembre 2018