Madelaine avant l’aube, de Sandrine Collette

L’univers très particulier des romans de Sandrine Collette est une des raisons de son succès. Dans Madelaine avant l’aube, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a pas d’espace temporel ni de lieu identifiable. Son schéma d’écriture correspond au conte, comme elle nous l’expliquera au salon du livre de Saint-Malo Étonnants Voyageurs. L’autrice ne dit jamais où se situe l’action ni quand. Elle souhaite que cela reste universel. Dans le domaine du conte, on utilise des archétypes. Et c’est ce qui lui plaît. Tout n’est pas donné.

Dans « Madelaine avant l’aube » Sandrine Collette créée une fiction dans un entre deux, laissant le lecteur deviner qui est le narrateur ou en jouant avec l’identité de certains personnages du roman.

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Les Aiguilles d’Or, de Michael McDowell 

 Stephen King le décrit comme « le meilleur auteur de livre de poche aux États-Unis».

Je vous présente Michael McDowell ! Son nom doit vous dire quelque chose si vous êtes adepte des films d’horreur. Car en plus d’être auteur de romans gothiques, il est aussi scénariste et a notamment co-écrit le scénario de Beetlejuice et de L’étrange Noël de Monsieur Jack pour le non moins célèbre producteur star, Tim Burton.

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Un voisin trop discret, de Iain Levison

Quelle chance nous avons eu de découvrir Iain Levison au festival Lire en poche de Gradignan. Après avoir tant ri en lisant Un petit boulot, c’est avec joie que je me suis rendue au grand entretien animé par Christine Ferniot où l’auteur nous parlait de « l’Amérique et ses travers ». C’est à partir des personnages de son roman Un voisin trop discret que Iain Levison a, avec toute sa modestie, abordé ce sujet. Jim vit seul dans un appartement de Philadelphie et part travailler comme chauffeur Uber de façon mécanique avant de s’enfermer chez lui. Les relations sociales, ce n’est pas du tout son truc. Pourtant, les choses vont changer lorsque Corina va s’installer dans l’appartement voisin. Souvent en galère, elle élève, la plupart du temps, son fils de 4 ans seule. Il faut dire que son mari, Grolsch, est snipper en Afghanistan.

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Lëd, de Caryl Férey.

En russe, Lëd signifie « glace ». C’est aussi le titre du roman noir de Caryl Ferey.

Cette fois, l’auteur nous emmène dans des contrées glaciales et enneigées où sévissent d’effroyables tempêtes.

Nous sommes à Norilsk, ville russe située à 300 km au nord du cercle polaire en Sibérie. Les températures y avoisinent les -60° en hiver. Cette ville, la plus septentrionale de Russie, détient en outre l’angoissant record de faire partie des villes les plus polluées au monde. Norilsk est une ville-usine dont la majorité des habitants, prisonniers des glaces, de l’obscurité et des tempêtes huit mois sur douze, travaillent dans des conditions épouvantables dans des mines de nickel et de cuivre, propriété de quelques oligarques proches du pouvoir poutinien.

La description du lieu, ses conditions climatiques, son histoire, son statut dans la Russie actuelle et les conditions de vie et de travail de ses habitants suffisent à eux seuls à attiser la curiosité d’un lecteur et à fournir matière à un livre. Et de fait, ce livre existe bel et bien, il est le fruit de la rencontre de Caryl Ferey avec la ville, il s’intitule Norilsk et est paru en 2O19 au Livre de Poche.

Invité par deux éditrices parisiennes à aller voir ce qui se passe dans ce coin reculé de Sibérie du Nord, à 3000 km de Moscou, l’auteur, toujours en quête d’insolite n’hésite pas longtemps.

Car plus je regardais les photos, survolais les commentaires peu flatteurs sur cette ville perdue au fond de la Russie, plus l’improbable attraction se faisait jour : Norilsk semblait vraiment pourrie.
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