Un week-end dans le Michigan et Indépendance, de Richard Ford

C’est avec Un week-end dans le Michigan (1986) que Richard Ford « étrenne » le personnage de Frank Bascombe que l’on retrouve ensuite dans Indépendance (1995, Prix Pulitzer 1996) puis dans L’état des lieux et, plus récemment, En toute franchise.

Des configurations assez similaires pour ces deux romans qui nous font découvrir son personnage, le temps d’un week-end à chaque fois. Dans le Michigan d’abord avec sa petite amie après son divorce et le décès de son fils aîné ; lors d’un week-end prolongé de fête de l’Indépendance du 4 juillet ensuite, durant lequel il se partagera entre une compagne avec laquelle sa relation est en sursis et son fils cadet au comportement saturé de signaux faibles et inquiétants. Dans les deux cas, son ex-femme est là dans le paysage, proche puis plus lointain, lui signifiant une époque définitivement révolue qui reste le marqueur majeur de son existence, une époque où possible et réel n’étaient pas si distendus.

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En toute franchise

en-toute-franchise-richard-ford-liseuses-de-bordeauxRichard Ford est inégalable lorsqu’il s’agit de relever des détails infimes de la vie, de raccrocher les événements qui tourmentent le monde à une vie plus ténue. Il est l’écrivain qui peut traiter avec discrétion et intelligence de sujets universels comme la vieillesse, la mort, la foi, le mariage… tout en étant caustique et politiquement incorrect.

Dans En toute franchise, Richard Ford rappelle Franck Bascombe, héros de trois de ses précédents romans, aujourd’hui âgé de soixante-huit ans. Après avoir vu l’une de ses anciennes maisons littéralement retournée par l’ouragan Sandy, Franck, ancien journaliste sportif et agent immobilier, dresse un bilan de sa vie. Ses questionnements sont assurément universels et les lecteurs y retrouveront les leurs : Que vaut une révélation dont les faits se sont passés il y a trente ans ? Quelles relations entretenons-nous avec nos enfants et notre ex-femme malade ?Lire la suite »

Canada de Richard Ford : deux Liseuses s’affrontent

canadaON N’AIME PAS

Canada de Richard Ford ou comment achever un pavé de 476 pages

Au départ, ce roman n’est qu’une nouvelle de 20 pages, écrite en 1989. Sans doute parce qu’il ne se sent pas prêt à l’écrire, Richard Ford la met de côté, dans une enveloppe.  Entre temps, d’autres romans prennent vie et le mènent au succès, notamment en 1996 où il remporte le prix Pulitzer de la Fiction et le PEN/Faulkner Award pour son roman Independance.Lire la suite »