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J’ai mis le temps, mais voilà, j’ai lu et relu la BD d’Alfred et Chauvel, Daho l’homme qui chante. J’avais eu le plaisir de retrouver Alfred sur une terrasse de café du vieux Bordeaux en 2015 alors qu’il finalisait cette BD. Il en parlait avec émotion et à présent je comprends pourquoi.
Daho l’homme qui chante retrace trois ans de la vie d’un disque, Les chansons de l’innocence retrouvée : de son écriture à la tournée, en passant par l’enregistrement à Londres. Le déroulement est composé d’interviews (du chanteur, du directeur artistique, de l’ingénieur du son, de musiciens, du régisseur de la tournée, de la responsable image…).
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Cette BD nous permet de comprendre la complexité d’un album musical. Etienne Daho nous ouvre son cœur, ses pensées profondes. C’est aussi l’occasion de découvrir tous ces personnages de l’ombre qui interviennent tout au long de la vie d’un disque (Jean-Louis Piérot, Jean Ghazi et tant d’autres). Ils nous livrent leur ressenti sur ce travail, sur le professionnalisme et l’humilité d’Etienne. Cette BD est un condensé de choses essentielles.
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La BD n’est pas un genre mineur. Le texte de Chauvel a autant de pouvoir que celui d’un roman. C’est un travail ardu car il faut faire passer un message en peu de mots, et c’est ce qui fait, entre autre, la force de cette BD. Elle est percutante par ses mots mais également ses images. Alfred est un artiste à part entière, ses dessins sont atypiques par le travail sur la couleur. Mais en plus il symbolise le texte par son graphisme. On ressent la souffrance de Daho lorsqu’il tombe malade, ou encore les bruits de rue lorsque le chanteur se balade à Londres.
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Ecouter Les chansons de l’innocence retrouvée après avoir lu cette BD donne à ce disque encore plus de sens. On ne rêve que d’une chose : que Daho refasse une tournée ! C’est toute la puissance d’un livre ou d’une musique. Même s’ils naissent à un moment donné et qu’ils ne sont plus sous les feux de la promotion, ils continuent d’exister. La magie d’une histoire racontée dans un livre ou sur un disque réside dans son intemporalité.
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Babeth, 25 juin 2017