Jeune vieillard assis sur une pierre en bois de Georges-Olivier Châteaureynaud

L’art de la nouvelle !!!!
Ce livre est un recueil de huit nouvelles qui prennent racine dans le quotidien. Le héros est un homme ordinaire, souvent enseignant ou brocanteur, à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. Un peu comme à l’époque de « La quatrième dimension »…. Une imagination débordante doublée d’une écriture fine font de ces nouvelles un voyage fantastique que l’on ne peut s’empêcher d’accompagner. Et on y croit. La quatrième de couverture parle de contes. C’est exactement ça : des contes d’aujourd’hui. Je ne saurais dire quelle nouvelle j’ai préférée, je les ai toutes aimées !!

Edith

Pour entendre l’auteur parler de cet ouvrage :

Au revoir là-haut : on aime, on n’aime pas

Les Liseuses donnent leur avis sur ce livre nominé au Prix des Lecteurs-Escale du Livre.
lemaitre

ON AIME

Avant même l’obtention du prix Goncourt, plusieurs critiques m’avaient donné envie de lire ce livre. Et je n’ai pas été déçue. Tout y est : une écriture fine, une analyse profonde des personnages, une histoire passionnante et une trame digne d’un roman policier ( dont l’auteur est issu).

Deux soldats vont se rencontrer sur le champ de bataille à la veille de l’armistice de 1918. Blessés, ils vont se retrouver dépendants l’un de l’autre. Trop abîmés pour un retour à une vie normale et déçus par un Etat qui s’occupe plus des morts que des vivants, ils vont monter une escroquerie d’une ampleur nationale et totalement amorale.
Ce roman est le contraire de ce que j’avais déjà pu lire sur la première guerre mondiale. Il ne glorifie pas ses soldats, n’en fait pas des héros. Les gradés et les traîtres réussissent. Les soldats blessés, tant moralement que physiquement, végètent dans un après-guerre qui n’a pas besoin d’eux et qui surtout n’en veut pas.

Pierre Lemaitre m’a tenue en haleine durant tout son roman. J’ai lu quelque part qu’il écrivait également des scénarios. C’est sans doute pour cela que ce roman est aussi réaliste et rythmé.
Pour moi, un bon Goncourt.

Par Edith

ON N’AIME PAS

Je n’ai pas aimé « Au revoir là-haut »… sans doute parce que j’ai adoré « 14 » d’Echenoz.
Autant j’ai été impressionnée et émue par la concision d’orfèvre du texte d’Echenoz qui en une centaine de pages convoque toute l’horreur et le gâchis de 14/18, autant le style de Pierre Lemaitre m’a irritée.
Pierre Lemaitre ne montre pas, il démontre. Il raconte, il explique, ne laissant au lecteur aucun espace pour se projeter dans les situations vécues par ses personnages.
J’ai lu les 566 pages de son livre sans parvenir à me représenter ni Albert, ni Edouard, ni les décors, ni les atmosphères.
On parle à propos d’ « Au revoir là-haut » de roman naturaliste, d’ambition picaresque. L’écriture est effectivement datée. Il y a du Maurice Leblanc chez Pierre Lemaitre.
On trouve de bonnes idées comme l’arnaque aux monuments aux morts mais l’intrigue est cousue de fil blanc, les rebondissements tirés par les cheveux (ce qui pour un auteur de polars est embêtant).
Les méchants sont très méchants, les gentils très gentils. Tout ceci fait peut-être un roman mais un Goncourt ?
Au final, ce que je préfère, c’est l’exergue emprunté à Jean Blanchard fusillé pour traîtrise le 4 décembre 1914 et réhabilité le 29 janvier 1921 : « Je te donne rendez-vous au ciel où j’espère que Dieu nous réunira. Au revoir là-haut, ma chère épouse… ».

Par Hélène

Bloody Miami de Tom Wolfe

bloodyAutant de pub autour du dernier livre de Tom Wolfe ne pouvait évidemment que me pousser à la curiosité. Et je n’ai pas été déçue. Ce livre comporte quelques longueurs au début mais on est vite pris dans le rythme et l’histoire des personnages.

Au coeur de Miami un policier cubain et son ex petite amie vont vivre des aventures parallèles et surréalistes.Vont graviter autour d’eux tout un tas de personnages remplis d’ambition et de désir de reconnaissance. Le Miami d’aujourd’hui est une ville où se croisent et se côtoient différentes populations d’immigrés, les Cubains, les Haïtiens, les Russes …. ainsi que les Américanos. Chaque communauté vit séparée dans son quartier avec sa propre langue et les habitudes de son pays d’origine. On ne se mélange pas, on reste dans son quartier, et si on veut y échapper gare à la désillusion !
Tom Wolfe est toujours incisif, exigeant, sarcastique et drôle. Il met en relief l’absurdité de cette pyramide sociale qui autorise très peu de mutation.  Je me suis autorisée à passer rapidement sur quelques longueurs qui n’ont toutefois pas altéré le plaisir de ma lecture.

Edith

Retour à Killybegs

Sorj Chalandon, Grasset, 2011

Agé de 81 ans, Tyrone Meehan revient à Killyberg, dans la maison de son père, pour y mourir. Tyrone Meehan est un traître. Il a trahi son parti, l’IRA, ses compagnons de lutte pour l’ennemi, les services secrets britanniques. Il a trahi sa cause, il s’est trahi lui-même, il a trahi sa famille, ses amis.
Tyrone Meehan nous raconte ses soixante ans de lutte, son amour pour l’Irlande, la vie dans les ghettos catholiques durant la seconde moitié du vingtième siècle, les humiliations, la prison, la mort. C’est un héros de la cause irlandaise aux yeux de toute sa communauté et de son «ami français». Et puis, il y a la trahison, longue, difficile, solitaire.
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