« Ici le froid gèle les cœurs ».
L’incipit d’Une vie en apnée de Perrine Austry vous met tout de suite dans l’ambiance.
Hilde et Katarina sont deux sœurs inséparables vivant en Norvège. Un grave accident plonge la cadette dans d’horribles souffrances. Pour limiter les douleurs et la surmédication, Katarina décide d’utiliser le froid comme thérapie. Elle plonge dans un lac gelé son membre endolori, puis, tout son corps. Cette glace lui apporte un second souffle, ses muscles comme son esprit se détendent. Elle se lance alors un défi : réussir un record du monde en apnée en eau gelée. Sa sœur Hilde est terrifiée mais, tel un ange gardien, elle soutient sa sœur dans cet exploit sportif dangereux. Le noyau familial commence à se couper du monde extérieur.
C’est une apnée pour les personnages de ce roman qui n’arrivent pas à communiquer. Mais ça l’est également pour le lecteur. Perrine Austry ne met aucun dialogue dans la première partie de son roman. Il est écrit à la troisième personne nous mettant ainsi à distance avec les personnages qui nous paraissent inaccessibles. Chacun semble être dans une bulle gelée. Un isolement pour se protéger. L’autrice utilise le champ lexical du froid ainsi que des métaphores autour du monde aquatique, de la respiration.
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