Rencontre avec Phil Klay

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Florence et Phil Klay, 27 novembre 2015 ©Liseuses de Bordeaux

Dans le cadre du festival Lettres du monde, nous avons interviewé Phil Klay à la médiathèque de Saint-Médard-en-Jalles. Un moment inoubliable avec un écrivain éminemment sympathique qui nous parle de son livre puissant Fin de mission. Extraits.

Fin de mission est un recueil de nouvelles. Pourquoi avoir choisi ce genre ?
Phil Klay :
Il y a plusieurs raisons. La première est qu’on a souvent une vision trop étroite de ce qu’est un soldat. Quand on pense à la Première Guerre mondiale, on pense à la guerre de tranchée, quand on pense à la guerre du Vietnam, on pense aux patrouilles dans la jungle, et on rattache ainsi chaque guerre à une image. Mais la guerre moderne est beaucoup plus complexe. Il y a une énorme organisation que je voulais montrer à travers toute une gamme de métiers : un aumônier, un soldat chargé des affaires mortuaires, un artilleur, etc. Cela m’a permis d’étudier une même question sous des angles différents.
Finalement, il y a une sorte de tradition dans les écrits sur la guerre, qui consiste à considérer ce que dit le vétéran pour vérité. J’ai un problème avec cette tradition; c’est pourquoi j’ai voulu qu’il y ait douze narrateurs, qui ne sont pas tous d’accord avec ce qu’est la guerre ou la politique. J’ai pensé que ça laisserait un espace pour que les lecteurs s’identifient ou non avec un personnage.Lire la suite »

Petit déjeuner littéraire avec Caryl Ferey

lire-en-poche-2015-petit-dejeuner-caryl-ferey-liseuses-de-bordeauxBabeth a animé le petit déjeuner littéraire avec Caryl Ferey proposé cette année par Lire En Poche et partage avec nous ses impressions…

Caryl Ferey, intrigue.
Caryl Ferey attire.
L’œil coquin, la langue bien pendue, fringues noires comme ses polars.
Il entre en scène, balance un « En fait, si vous êtes là, c’est pour avoir un p’tit dej gratos ! », tout le monde éclate de rire, on se tutoie. L’auteur sait détendre l’atmosphère…

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Les appartements d’Indochine

les-appartements-d-indochine-stephane-boudy-liseuses-de-bordeauxAvec Les appartements d’Indochine de Stéphane Boudy (Editions Gunten) le lecteur suit un professeur de philosophie dans sa quête d’appartements censés lui procurer des revenus devant lui permettre de vivre de sa plume. Plume qu’il laisse régulièrement traîner du côté de l’Indochine.
Le roman est construit autour des personnages croisés par le narrateur, soit lors de ses recherches d’appartements, soit au cours de son travail de mémoire sur la guerre d’Indochine.
Même si les portraits des banquiers et autres notaires sont jubilatoires, ceux des anciens combattants sont subtils et sobres. Ils donnent à voir beaucoup plus qu’ils ne disent et font la force du roman.
L’écrivain Stéphane Boudy travaille sur la mémoire. Il ne s’intéresse pas tant aux stratégies militaires qu’aux survivants. Dien Bien Phû et les anciens combattants sont racontés sous l’angle de la mémoire et non traités comme un sujet d’histoire. Le regard distancié que porte l’auteur sur les événements renforce d’autant plus le respect qu’il a de ces hommes qui ont subi une défaite.
Le lecteur évolue sans heurts mais avec constance entre matérialisme ordinaire et mémoire de guerre, entre futilité et horreur.
Les appartements d’Indochine proposent une approche subtile de cette période de l’histoire peu enseignée et finalement peu connue.

Florence

Ceux de 14

14Une fois n’est pas coutume, signalons la sortie en kiosque fin juin d’un hors-série du Figaro consacré aux écrivains dans la Grande Guerre intitulé Ceux de 14. On y découvre des photographies de soldats de la Grande Guerre, de civils, images accompagnées d’extraits d’ouvrages de Maurice Genevoix, Aragon, Henri Barbusse, etc. On peut y lire également 12 portraits d’écrivains dans la guerre : Charles Péguy, Henri Fournier, Céline…
Intéressant si l’on veut connaître davantage ces écrivains, ou si l’on veut faire suite à la lecture de 14 de Jean Echenoz.

Par Marisa