Peut-on juger une enfant criminelle de 11 ans de la même manière qu’un adulte ? Voilà la question que pose ce livre.
En 1968, Mary Bell, 11 ans, est arrêtée, jugée et condamnée pour le meurtre de deux petits garçons âgés de 3 et 4 ans. Ces deux assassinats et le procès qui va suivre déclenchent un déferlement de haine de la part de la population, comme des médias, envers la jeune fille.
La journaliste Gitta Sereny couvre le procès. Une question la hante alors : comment peut-on juger cette enfant comme un adulte devant une cours d’assise, en public, sans se demander ce qui a pu l’amener à commettre ces crimes affreux ?
Mary Bell sera condamnée à perpétuité. Elle effectuera la première partie de sa peine dans un centre pour adolescent puis, à partir de 16 ans, elle sera envoyée en prison. Elle sera libérée en conditionnelle à 23 ans, sans avoir jamais bénéficié d’un suivi psychologique.Lire la suite »
Étiquette : opinion publique
Rencontre avec Phil Klay

Dans le cadre du festival Lettres du monde, nous avons interviewé Phil Klay à la médiathèque de Saint-Médard-en-Jalles. Un moment inoubliable avec un écrivain éminemment sympathique qui nous parle de son livre puissant Fin de mission. Extraits.
Fin de mission est un recueil de nouvelles. Pourquoi avoir choisi ce genre ?
Phil Klay : Il y a plusieurs raisons. La première est qu’on a souvent une vision trop étroite de ce qu’est un soldat. Quand on pense à la Première Guerre mondiale, on pense à la guerre de tranchée, quand on pense à la guerre du Vietnam, on pense aux patrouilles dans la jungle, et on rattache ainsi chaque guerre à une image. Mais la guerre moderne est beaucoup plus complexe. Il y a une énorme organisation que je voulais montrer à travers toute une gamme de métiers : un aumônier, un soldat chargé des affaires mortuaires, un artilleur, etc. Cela m’a permis d’étudier une même question sous des angles différents.
Finalement, il y a une sorte de tradition dans les écrits sur la guerre, qui consiste à considérer ce que dit le vétéran pour vérité. J’ai un problème avec cette tradition; c’est pourquoi j’ai voulu qu’il y ait douze narrateurs, qui ne sont pas tous d’accord avec ce qu’est la guerre ou la politique. J’ai pensé que ça laisserait un espace pour que les lecteurs s’identifient ou non avec un personnage.Lire la suite »