Goncourt

Le prix Goncourt 2013 a été attribué à l’écrivain Pierre Lemaitre pour son roman Au revoir là-haut paru chez Albin Michel.
Jusqu’ici connu pour ses romans policiers, Pierre Lemaitre choisit de mettre en lumière « un angle mort » de l’histoire de la Première Guerre mondiale : la démobilisation. A travers le destin de deux jeunes soldats rentrant du front, l’auteur décrit une société qui peine à intégrer ses vétérans.
A l’aube des commémorations de 14-18, l’écrivain dénonce la fureur commémorative qui habite la France, préférant dresser des monuments à la mémoire des morts plutôt que s’occuper de ses soldats vivants, ne sachant trop qu’en faire, comme s’ils étaient devenus trop encombrants.

Marisa

Ceux de 14

14Une fois n’est pas coutume, signalons la sortie en kiosque fin juin d’un hors-série du Figaro consacré aux écrivains dans la Grande Guerre intitulé Ceux de 14. On y découvre des photographies de soldats de la Grande Guerre, de civils, images accompagnées d’extraits d’ouvrages de Maurice Genevoix, Aragon, Henri Barbusse, etc. On peut y lire également 12 portraits d’écrivains dans la guerre : Charles Péguy, Henri Fournier, Céline…
Intéressant si l’on veut connaître davantage ces écrivains, ou si l’on veut faire suite à la lecture de 14 de Jean Echenoz.

Par Marisa

14

Jean Echenoz, Editions de Minuit, 2012

En triant des documents suite au décès d’un proche, Jean Echenoz découvre des carnets rédigés par un appelé durant la Grande Guerre. Poussé par la curiosité, il retranscrit ces carnets, suit le mouvement des troupes sur des cartes géographiques et, de fil en aiguille, se documente sur la guerre durant de longs mois.

Tout naturellement, il décide d’en faire un roman. Après la trilogie RavelCourirDes éclairs, romans sur la vie de personnages réels, Jean Echenoz imagine l’histoire de cinq hommes partis à la guerre et d’une femme qui en attend deux d’entre eux, Anthime et son frère Charles.

Là où l’écrivain excelle, c’est dans son choix de ne pas dresser une fresque interminable sur la Grande Guerre. A l’image de son titre, le roman sera bref, concis, resserré, percutant, car « tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur cet opéra sordide et puant ». C’est un pari réussi puisqu’en 124 pages, tout est dit.

Marisa