C’est le coeur qui lâche en dernier

C’est le cœur qui lâche en dernier, de Margaret Atwood, est d’une ironie mordante. Riche en rebondissements aussi loufoques que glaçants, inventif, ce roman, qui est le premier que je lis de Margaret Atwood, interroge la société d’aujourd’hui et ses dérives.

Stan et Charmaine sont un jeune couple subissant de plein fouet la crise économique majeure qui frappe les Etats-Unis. Ils (sur)vivent de petits boulots ne leur permettant plus de payer un loyer, d’ailleurs ils vivent dans leur voiture. A la merci de la violence de la rue, ils développent des stratégies de survie, comme celle de changer de places tous les jours pour ne pas se faire repérer et risquer une bagarre dont ils ne sortiraient pas indemnes. Car Stan et Charmaine ne sont pas des super héros. Ce sont des jeunes gens ordinaires et tendres, n’aspirant qu’à mener une vie paisible.Lire la suite »

Plaisir d’offrir, joie de recevoir

nelly-arcan-folle-les-liseuses-de-bordeauxActuellement, on peut voir au Lieu sans Nom, à Bordeaux, un montage théâtral de textes de Nelly Arcan, interprétés par trois comédiennes. Gilbert Tiberghien en a réalisé la mise en scène.

Nelly Arcan, une jeune écrivaine québécoise, s’est donné la mort en 2009 à Montréal à l’âge de 36 ans. Elle avait décidé à l’âge de quinze ans de se suicider à 30 ans. Dans son oeuvre, elle aborde de façon quasi-obsessionnelle, dans un style flamboyant, les thèmes du désir, de l’image de la femme, de la marchandisation du corps vécu à la fois comme prison détestée (une « burqa de chair« ), comme emblème de séduction et enfin le thème du suicide. Elle met à l’oeuvre ce questionnement en intellectuelle dans ses écrits mais elle l’a vécu dans sa chair de manière paroxystique jusqu’à la fin de sa vie. Elle fut escort girl pendant cinq ans lorsqu’elle était étudiante. Sa première oeuvre d’auto-fiction, Putain, lui fit connaître un succès immédiat. Au-delà d’un certain voyeurisme ou même d’un premier geste de rejet, le lecteur, à mon avis, ne peut être qu’ébranlé par la justesse des problématiques en jeu dans ses écrits.

Françoise Bleuse, l’une des comédiennes et initiatrice du projet, a bien voulu satisfaire ma curiosité et répondre à certaines questions.

Marie-France : Françoise, d’où t’est venue l’idée d’adapter des textes (Putain,  Folle,  Burqa de chair) de Nelly Arcan au théâtre ?Lire la suite »