Manuel de survie à l’usage des jeunes filles

Depuis que Peppa est venue au monde, Sal a toujours veillé sur elle, l’a soignée et même nourrie lorsque leur mère somnolait sur le sofa, abrutie par l’alcool et la drogue. Alors lorsque le compagnon de leur mère menace de s’en prendre aussi à sa petite soeur, Sal commet l’irréparable, mue par un formidable instinct de survie, et s’enfuit avec elle.

C’est au plus profond de la forêt que les deux filles trouvent refuge, unissant leurs forces pour résister et se reconstruire, jour après jour.
Là, au coeur de la vie sauvage, renaît l’espoir d’une vie meilleure et d’une existence préservée, loin des adultes défaillants.

A travers le regard de Sal, l’auteur nous happe dans un récit haletant dont il est difficile de s’extraire, de crainte d’abandonner les filles à leur sort. Au fil des page se tisse un lien profond entre le lecteur et les deux héroïnes : il tremble, espère, s’émeut pour elles et caresse l’espoir qu’elles s’en sortent, coûte que coûte.

Sal et Peppa vont-elles échapper à la violence de ce monde ? Combien de temps parviendront-elles à rester en vie ?

Un roman à découvrir de toute urgence.

Marisa, 21 octobre 2019

Des livres sous le sapin

Noël approche…  A cette occasion, les Liseuses de Bordeaux vous proposent leur sélection de livres à mettre sous le sapin ou à s’offrir à soi-même, tout simplement. Bonne lecture !


Babeth

Pour Noël, je vous propose du froid nordique, avec Le retour du professeur de danse de Henning Mankell. Un roman noir captivant, plein de rebondissements, à lire caché au chaud sous la couette. Ici on parle au pluriel : des meurtres, des vengeances, et peut-être plusieurs assassins. De quoi vous retourner la tête !
De plus, Henning Mankell utilise un prétexte meurtrier pour parler du rôle joué par la Suède pendant la Seconde guerre mondiale et ses implications dans la société d’aujourd’hui.


Edith

Je viens de découvrir les romans policiers de Noami Hirahara, écrivaine américaine d’origine japonaise dont les parents ont grandi à Hiroshima. Outre l’intrigue policière réussie portée par un modeste jardinier âgé nommé Mas Arai, ces romans permettent de découvrir la vie des Americano-Japonais. Je vous conseille Le shamisen en peau de serpent ou Gasa-Gasa Girl.


Florence

La peau dure de Raymond Guérin est un roman à trois voix remarquablement écrit. Ces voix sont celles de trois soeurs, Clara, Jacquotte et Louison, femmes debout, si différentes et pourtant si identiques… Même s’il a été publié en 1948 pour la première fois, il entre en résonance avec notre société contemporaine. Dur, cruel.


Marie-France

Je vous recommande le beau roman noir de Tanguy Viel, Article 353 du code pénal. Interrogé par un juge d’instruction, Martial, quinquagénaire, ancien ouvrier de l’Arsenal de Brest, essaie de trouver dans sa langue sobre et hésitante une cohérence dans les éléments qui ont détruit sa vie et l’ont amené à jeter par dessus bord l’agent immobilier Lazennec. Il cherche à tracer « la ligne droite des faits« , « la somme des omissions et renoncements et choses inaccomplies« . Captivant jusqu’à la fin, inattendue et pleine d’un humanisme tranquille.

Marisa

Difficile pour moi de faire un choix… Au risque de paraître insistante, je vous conseille le superbe roman Dans la forêt de Jean Hegland… ou alors, dans un tout autre genre, Le fils Jo Nesbø, un thriller norvégien efficace et noir à souhait.

Vous l’avez compris, peu importe votre choix, mais LISEZ et continuez d’offrir des livres !!!

 

Les Liseuses, 13 décembre 2017

Snjor de Ragnar Jonasson

Grand lecteur d’Agatha Christie, de P.D. James et de Peter May, Ragnar Jónasson est la nouvelle coqueluche du polar islandais. Et nous, on lui trouve bien du talent, à ce cher Ragnar.

Un polar efficace. Prenez un jeune policier tout juste sorti de l’école de police, sympa, tout bien comme il faut, qui mène une existence banale auprès de sa blonde, à Reykjavik. Pour sa première affectation, envoyez-le dans un coin perdu, Siglufjördur (rien que le nom vous donne l’envie de fuir), ville où il ne connaît personne mais où tout le monde se connaît.
Dès son arrivée, des choses inhabituelles viennent semer le trouble dans cet endroit d’apparence bien tranquille : un vieil écrivain fait une chute mortelle, le corps d’une jeune femme est retrouvé, étendu dans la neige… Et nous on l’aime bien Ari, alors on le plaint. A peine débarqué, il est sommé de faire ses preuves. Et nous, on aimerait bien qu’il y arrive et que l’enquête soit bouclée fissa, qu’il puisse retrouver sa copine dans son appart de Reykjavik.

Même si les ficelles sont parfois un peu visibles, le scénario tient bon. La lecture de Snjór devient rapidement addictive. On se laisse embarquer sans résistance dans cette histoire qui nous happe et ne nous lâche plus. Une petite lecture sympa, et il n’y a pas de mal à cela. Sauf que…

Arnaldur Indridason a-t-il du souci à se faire ? Certes, Ari Thór n’est pas Erlendur. Mais ce jeune policier nous plaît bien. En mûrissant, le personnage de Ragnar Jónasson pourrait bien égaler la stature du héros d’Indridason. Et l’auteur raconte l’Islande, avec son âpreté et sa rudesse, comme le fait Indridason : c’est peut-être ce qui nous plaît le plus, au fond.

Il n’y a donc pas de mal à faire quelques infidélités à Arnaldur (il n’en saura rien et je pense fondamentalement qu’il s’en fout), d’autant plus que la deuxième enquête d’Ari Thór, Mörk, est sortie cette année aux éditions La Martinière…

Marisa, 30 octobre 2017 

Une si jolie petite fille de Gitta Sereny

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Peut-on juger une enfant criminelle de 11 ans de la même manière qu’un adulte ? Voilà la question que pose ce livre.
En 1968, Mary Bell, 11 ans, est arrêtée, jugée et condamnée pour le meurtre de deux petits garçons âgés de 3 et 4 ans. Ces deux assassinats et le procès qui va suivre déclenchent un déferlement de haine de la part de la population, comme des médias, envers la jeune fille.
La journaliste Gitta Sereny couvre le procès. Une question la hante alors : comment peut-on juger cette enfant comme un adulte devant une cours d’assise, en public, sans se demander ce qui a pu l’amener à commettre ces crimes affreux ?
Mary Bell sera condamnée à perpétuité. Elle effectuera la première partie de sa peine dans un centre pour adolescent puis, à partir de 16 ans, elle sera envoyée en prison. Elle sera libérée en conditionnelle à 23 ans, sans avoir jamais bénéficié d’un suivi psychologique.Lire la suite »