« Prendre soin au milieu du chaos : l’invention des possibles » Festival Etonnants voyageurs

Autour de la table ronde : Jean HEGLAND, Rodrigo BLANCO CALDERON, Yara EL-GHADBAN

Parmi les personnages principaux des derniers romans de ces trois auteurs : la forêt (Jean HEGLAND, Le temps d’après), des flamants roses (Yara EL-GHADBAN, La danse des flamants roses), des chiens abandonnés (Rodrigo BLANCO CALDERON, De l’amour des chiens).

Ils se déroulent dans des contextes d’atteinte de bout du monde, d’un monde contraint à se réinventer, contextes post-apocalyptiques ou presque même si l’on ne sait pas toujours en quoi a consisté l’Apocalypse. Au Vénézuela dont est natif R. Blanco Calderon, ce sont 9 millions de compatriotes qui ont quitté le pays rappelle-t-il, avec pour conséquence l’abandon d’un nombre considérable d’animaux domestiques et le projet d’ouvrir une improbable fondation pour les prendre en charge. L’occasion pour R. Blanco Calderon de faire référence à la magnifique citation d’une poétesse uruguayenne dont je n’ai malheureusement pas réussi à prendre le nom à la volée :

Puisque tu n’es à l’abri de rien, essaie toi-même de sauver quelque chose.

C’est bien de cela dont il s’agit dans ces trois romans, de sauver ce qui peut l’être, et plus encore de nouer des liens jusque-là inconnus, jamais expérimentés, avec la forêt devenue unique ressource et rempart contre les dangers, avec le monde animal, avec le vivant de manière plus générale, et avec les autres hommes dans un cadre d’existence intégralement transformé. Y. El-Ghadban voulait ainsi faire du territoire palestinien le lieu du début d’une autre histoire, rappelant au passage la force inépuisable de l’espoir à ses yeux :

Si l’espoir n’était pas si puissant, il n’y aurait pas tant de tentatives de le tuer.

Comme elle le dit, ce n’est rien de moins qu’une utopie qu’il s’agissait pour elle d’écrire.

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Rêve général

Il y a quelques jours, le festival Lettres du monde a dévoilé sa programmation 2017. Conçu cette année autour de la thématique du « Rêve général ! », cet événement se déroulera du 14 au 26 novembre dans toute la Nouvelle-Aquitaine.
12 jours de rencontres, 13 pays, 20 invités, 70 rencontres placées sous le signe de l’optimisme.

Et si l’on décidait de ne plus nous recroqueviller devant le chaos du monde ? Et si l’on décidait de s’emparer de la littérature pour nous donner des forces, des rêves, de quoi tenir debout ?

Comprendre que la littérature incarne cet élan vital qui nous permet de traverser les maux propres à notre époque, prendre l’écrivain comme guide, c’est le bel espoir porté par Lettres du monde.

Quel programme réjouissant les amis ! Parmi les auteurs invités, soulignons la venue de Paolo Cognetti (Italie), auteur du très remarqué roman Les huit montagnes (Stock), Emmanuel Dongala (Congo), Kamel Daoud (Algérie) et surtout… Jean Hegland (Etats-Unis) pour son livre Dans la forêt, que nous sommes heureuses de présenter lors de deux rencontres.

Un hommage sera également rendu à Mario Rigoni Stern, écrivain italien disparu en 2008, ami de Primo Levi.

Tant d’autres auteurs à rencontrer et à (re)découvrir…

Quelques temps forts à ne pas rater :
– 22 novembre, 20h30, Rocher de Palmer : « L’homme A. » Un concert lecture avec Sandrine Bonnaire et Erik Truffaz. L’homme Atlantique, suivi de L’homme assis dans le couloir de Marguerite Duras (Minuit).
– 23 novembre, 18h30, Cour d’appel de Bordeaux : « Liberté d’expression, liberté d’écriture : où en sommes-nous ? » Un débat avec Pinar Selek (Turquie) et Kamel Daoud, écrivains, et Richard Malka, avocat à la Cour, spécialiste du droit de la presse et scénariste de bandes dessinées.
– 25 novembre, 19h, Librairie Mollat, Station Ausone : « Clotilde Coureau lit Cookie Mueller ». Lecture d’un extrait de Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir de Cookie Mueller (Finitude).

Ces trois événements sont soumis à réservation.

Pour plus de détails sur la programmation ou la réservation, une seule adresse : Lettres du monde.

Marisa, 28 octobre 2017

 

Dans la forêt de Jean Hegland

En janvier dernier sortait chez Gallmeister Dans la forêt, le premier roman post-apocalyptique de l’Américaine Jean Hegland. Lors de sa parution aux Etats-Unis en 1996, ce livre a connu un véritable succès et fait l’objet d’une adaptation cinématographique.

L’atmosphère. Le monde s’effondre. Dans sa chute, il entraîne tout ce que notre civilisation avait construit jusqu’alors. Le quotidien des gens, leur mode de vie, tout est voué à disparaître.
La coupure d’électricité et la pénurie d’essence compliquent considérablement les déplacements et condamnent à l’inutilité et à l’obsolescence tout ce qui fonctionnait grâce à elles.
Plus profondément, c’est la notion même de société qui touche à sa fin. Les villes se dépeuplent, les gens meurent, terrassés par les maladies, faute de soins. Les survivants fuient dans l’espoir de trouver un ailleurs où la vie semble encore possible.

Mais attendez ne partez pas encore…Lire la suite »