Agnès Martin-Lugand à Lire en Poche

Agnès Martin-Lugand est venue à la rencontre de ses lecteurs au salon Lire en Poche 2019. Au cours d’un petit-déjeuner et d’un entretien, nous avons pu échanger avec elle à propos des sources de ses personnages, histoires, et de la manière dont elle construit un récit.

Très nombreux sont les lecteurs de cette auteure qui s’est fait connaître en 2012 avec son premier roman Les gens heureux lisent et boivent du café publié en auto-édition, via la plateforme Kindle d’Amazon. Elle a depuis publié six autres romans dont le dernier, Une évidence, paru le 21 mars 2019. Ses livres sont abondamment traduits.

Comment comprendre un tel succès ? Agnès Martin-Lugand offre des personnages souvent attachants, multiples, et des histoires de vie dépliées dans le monde dans lequel nous vivons. Un monde fait de rêveries, de brusques réalités, des vies contrastées d’erreurs et de sagesse et surtout d’une riche palette d’émotions… C’est à ces émotions et au monde psychique interne que l’auteur s’intéresse sans doute le plus en abordant pour ses deux derniers romans les thèmes du mensonge (Une évidence) et du langage du corps (A la lumière du petit matin). Les passions affectives y sont abondantes, et au travers des nombreux dialogues, le lecteur est très vite projeté dans l’univers des personnages.
La forme reste simple, avec regrettons-le, quelques clichés de trop. Mais ce sont des textes vivants, très accessibles, qui viennent illustrer un monde moderne, toujours un peu affairé et passionnel, dont les intrigues font tourner les pages.
L’auteur nous a raconté avec quelle intensité elle vivait la construction de ses personnages et de leur histoire, dans un fil narratif  et un cheminement qui la surprend parfois elle-même. Agnès Martin-Lugand partage volontiers ce bain émotionnel ou peut-être cette fièvre de l’écriture en faisant partager les titres des musiques qui l’accompagnent chaque jour de sa vie d’écrivain.

Notre préférence va à son dernier roman, Une évidence, avec notamment le personnage tourmenté de Reine et celui, vif et entier, de Noe, son fils adolescent. Le roman se situe entre Rouen et Saint Malo. L’histoire de Noe s’est construite sur un mensonge que les hasards de la vie forceront à révéler. C’est une déchirure dans un univers paisible, une résurgence de brûlures affectives, et cette révélation contraint chacun à se repositionner. Une évidence est un livre sur les liens entre une mère et un fils qui devient peu à peu adulte, un récit explorant les champs affectifs d’une femme et mère à la fois.

Laetitia, 26 octobre 2019

La dernière femme de Monique Lachaux

Voilà publié un premier roman de Monique Lachaux, Bordelaise qui s’est beaucoup exercée à la poésie. Elle vient nous offrir une riche histoire, dans le champ d’une science-fiction pas très lointaine de ce que l’on pourrait imaginer de nos vies, dans une futur très proche…

Plus utopiste que dystopique, le récit nous plonge dans un univers pensé et construit par des hommes, univers dicté par les règles de la consommation, du profit, de la technologie et au mépris du vivant.

L’histoire se déplie sur treize journées, opération de survie suite à une catastrophe planétaire sans précédent…. Eva, chercheur en biologie, a longtemps cultivé un jardin secret, « son île », petit recoin de terre où elle veille sur la biodiversité autant que sur sa propre échappée d’un monde noirci par les pollutions humaines.

Eva pourrait-elle être la dernière femme de cette planète ? Comment la vie et une petite communauté se tissent-elles à partir de valeurs de partage, de respect, de fraternité, et d’une veille attentive sur l’équilibre entre l’homme et la nature ?

On peut lire cette histoire comme un conte poétique, féministe et écologique.

Un beau roman, fluide, une aventure comme une robinsonnade, que vous ne lâcherez pas… une fois le livre commencé.

Laetitia, septembre 2019

L’homme semence

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Voilà quelques pages qui sont un véritable minuscule trésor… A vous offrir à vous-mêmes, comme à celles (ou ceux) avec lesquelles (lesquels) vous voudriez partager ce récit poétique sur la maternité, l’amour, les liens entre les hommes et les femmes pour perpétuer la vie, leur désir.

Voilà une singulière histoire écrite en 1919 par Violette Ailhaud, restée au secret d’un office notarial pendant plus de trente ans, pour être enfin dévoilée, et transmise.

A cette période de l’histoire, son village des Basses-Alpes est soudain privé de ses hommes, mobilisés pour réprimer un mouvement républicain. Pendant plus de deux ans, le village est plongé dans l’isolement.
Il en va de la survie, les femmes organisent la vie au village, reprenant à leur compte les travaux des champs.

Mais il n’y a plus que des femmes, nombre d’elles n’ont pas encore porté en elles la vie, chacune se questionne…. Comment pourront-elles vivre la maternité, comment le village pourra perpétuer la vie ? Alors elles se réunissent et tissent ensemble un pacte : lorsque le premier homme entrera dans le village, il deviendra leur homme à toutes.

C’est alors que le serment devient réalité. L’homme se laisse apercevoir à la lisière du village, alors que les femmes sont occupées aux fenaisons. Elles se souviennent, glacées d’effroi et de désir, le serment qui les lient. Elles offrent le gîte et le couvert contre menus travaux, et peu à peu il entrera dans la vie de ces femmes. Il accomplit sa besogne avec l’amour du travail bien fait. Il aime et engendre. La vie retrouve ses droits, mais aussi le désir charnel… C’est Violette Ailhaud qui nous le conte.

Laissez vous aller à cette magnifique histoire, et la poésie et la simplicité de sa langue….

Laetitia, 27 août 2019

La possibilité d’un estuaire

Le 22 avril, les Liseuses ont participé à une sortie organisée par le Festin, que vous connaissez sans doute pour sa revue trimestrielle qui nous emmène à découvrir les multiples facettes de notre patrimoine régional. Dans le cadre de ses actions de communication et lien avec ses lecteurs, le Festin organise des visites guidées en partenariat avec diverses associations.

C’est à ce titre que nous avons été invitées pour une petite excursion en bateau au départ de Bordeaux vers l’Ile Nouvelle. A 9 h nous voilà embarquées, Babeth et moi, pour deux heures à bord de la Sardane, vers le bec d’Ambès. Lire la suite »