Le lagon noir d’Arnaldur Indridason

Un vent violent soufflait sur la lande de Midnesheidi. Venu du nord et des hautes terres désertes, il franchissait les eaux agitées du golfe de Faxafloi, puis se précipitait, glacial et mordant, sur les ondulations du paysage, saupoudrant d’une fine couche de neige les plantes rases, transies et prostrées, qui dépassaient à peine des roches […]

Du polar ? Oui, mais du polar islandais

indridason drMéfiez-vous : vous ouvrez un livre d’Arnaldur Indridason, vous ne pouvez plus le refermer. Pire encore, une fois que vous l’avez fini, vous cherchez avidement à en lire un autre.
Mais quel est donc la cause de cet engouement ?
Bon, je l’avoue, j’ai déjà éprouvé ce sentiment de reviens-y en feuilletant un Stieg Larsson ou un Camilla Läckberg (sauf pour Cyanure qui n’est vraiment pas bon : intrigue prévisible et enchaînements de clichés qui feraient pâlir d’envie Joël Dicker).

Oui mais… ce cher Arnaldur est islandais.

La neige et les bourrasques de vent à Reykjavik dans La Voix, le glacier de Snaefellsjökull, les fjords, les falaises de Svörtuloft dans La muraille de lave, y a-t-il lieux plus propices au crime ?
Facile alors d’écrire un bon polar lorsqu’on est islandais ?
Que nenni. Car en plus d’être islandais, Arnaldur est doué.
Avec beaucoup de talent, il brosse le portrait de personnages souvent englués dans leur quotidien. Familles disloquées, couples qui battent de l’aile, individus solitaires et tourmentés par leurs souvenirs, à l’image du commissaire Erlendur, personnage principal de ses romans, hanté par son frère disparu lors d’une tempête de neige.

Je n’ai lu pour l’instant que trois livres de ce cher Arnaldur, mais La femme en vert est sans aucun doute celui que j’ai préféré. L’auteur y tisse plusieurs récits, mêle passé et présent, sans ménagement pour le lecteur… qui ne peut absolument pas décrocher.
Bref, si vous n’avez pas encore lu Arnaldur, allez-y ! Vous ne pourrez plus décrocher. Je vais pour ma part lire encore ceux que je n’ai pas lus !!!

Par Marisa