Un drôle de titre quand même, et à mon sens un titre un peu réducteur… Je l’avoue, cela a contribué au fait que je découvre cette auteure coréenne Prix Nobel de littérature 2024 par Impossibles adieux (Prix Médicis 2023) avant de poursuivre mon exploration de son univers par ce roman-ci. Sont tour à tour convoqués, pour caractériser le style de HAN KANG, prose poétique et réalisme magique ainsi que la figure d’Haruki Murakami.
Je ne me prononcerais pas sur la comparaison avec Murakami qui à certains égards ne me semble pas si juste mais je ne résiste pas à tracer un parallèle avec son dernier roman, La cité aux murs incertains. Alors qu’il y propose une vision marquante de la frontière entre réel et irréel en disant que oui, cette frontière existe mais qu’elle est incertaine et change constamment à la façon d’un être vivant, la même image s’avère parfaitement appropriée pour résumer la conception de la frontière entre normalité et anormalité qu’Han Kang nous livre dans La végétarienne. La frontière existe certes, mais elle est ténue, labile, mouvante.
Lire la suite »