Rencontre avec Sandra Larribe pour La vie tumultueuse d’Hélène de Troie

Suite à la lecture d’HÉLÈNE – La vie tumultueuse d’Hélène de Troie, de Sandra Larribe, et à l’article de Véronique, paru dernièrement dans le blog des Liseuses, Véronique et Zazzz ont eu la curiosité d’en apprendre davantage sur cette talentueuse écrivaine nouvellement éditée, son roman, son parcours…. Nous vous partageons ici des extraits de cet échange chaleureux et très riche, en espérant que vous aurez envie, vous aussi, de voyager dans cet univers mythologique fascinant, revisité à la sauce moderne et féministe…

ZAZZZ :  Bonjour Sandra. Avant d’aller plus avant dans la discussion autour d’HÉLÈNE – La vie tumultueuse d’Hélène de Troie, paru dernièrement aux Éditions Complicités, qui est d’ailleurs un premier livre, pourriez-vous vous présenter en quelques mots : qui est Sandra Larribe l’écrivaine, et, comment vous est venu le désir d’écrire ?

Lire la suite »

Le salut viendra de la mer

le-salut-viendra-de-la-mer-christos-ikonomou-liseuses-de-bordeauxLe salut viendra de la mer de Christos Ikonomou est un puissant recueil de nouvelles sur les conséquences humaines d’une grave crise économique.

Une île, en Grèce. Des hommes et des femmes s’y sont réfugiés après qu’une grave crise économique les a poussés à fuir Athènes. Ce sont les réfugiés de l’intérieur. Ils ont fui avec le cœur empli de l’espoir qu’ils pourraient tout recommencer sur cette île – tout – et même faire mieux qu’avant. Sauf qu’ils sont accueillis en étrangers par des îliens hostiles qui les traitent de « réfuchiers ». Les déceptions et incompréhensions des Athéniens se muent en désespoir pendant que la violence et la haine gagnent du terrain. La vie sur l’île est ponctuée de rixes entre les deux groupes opposés. Il y a des morts au fond des grottes et des disparus…

Les quatre nouvelles de ce recueil décrivent l’horreur économique contemporaine sur un mode dystopique. La collusion entre argent et pouvoir, responsable de la fuite des Athéniens sur l’île, continue son bonhomme de chemin sur l’île, comme la haine, et détruit les rêves des réfugiés de l’intérieur.

L’île inventée par l’auteur (ne la cherchez pas sur une carte, vous ne la trouveriez pas) est de plus en plus inhospitalière. Le temps du récit est un présent biaisé, par lequel l’auteur laisse s’écouler le désespoir d’un pays. Et le salut ne viendra pas de la mer, malgré le titre du recueil et d’une nouvelle, malgré les incantations des personnages désespérés qui s’y raccrochent comme à une bouée en pleine mer. Le salut ne viendra que d’eux-mêmes.

La voix est puissante. La langue forte. Le sujet grave. Le salut viendra de la mer est le premier roman que je lis sur la Grèce après la crise et le diagnostic qu’il dresse est alarmant.

Florence, 4 février 2018