Hamet va à l’école laïque de langue française de Bamako. Autour de lui, tout le monde parle soninké, bambara, peul et bien d’autres langues locales. Il y est inscrit pour faire honneur à son père, qui travaille en France, et qui n’a pas pu étudier cette langue. C’est un garçon intelligent qui rentre de l’école frustré de ne pas être à la hauteur. Il aime le français, mais il n’aime pas la façon dont on le lui enseigne. Alors il va faire l’école buissonnière.
La vendeuse de froufrou pense que je vais en classe, le boutiquier pense que je vais en classe, M’ma pense que je vais en classe, donc on est d’accord que je vais en classe.
Lorsque la fourberie est découverte, ses parents décident de l’envoyer au village de sa famille pour lui apprendre la vie. En arrivant chez sa grand mère, il parle en bambara, la langue de son cœur, ce qui est offensant pour les villageois qui comprennent le soninké. Ici c’est la savane, il y a des « méchants » et des « bêtes sauvages ».
Ces jours m’effraient. Ce vent m’agresse. Les cris des animaux m’agacent. Ce village me répugne.